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Le Sénat met en garde le gouvernement sur une sortie prématurée du nucléaire

En deuxième lecture du texte de loi sur la transition énergétique, la Haute Assemblée s’est à nouveau opposé à une réduction du nucléaire de 50% à l’horizon 2025. Le Sénat a souhaité exprimer sa conviction qu’une sortie prématurée du nucléaire est dangereuse, tant au niveau économique que environnemental, ainsi que pour l’indépendance énergétique de la France.

« Si le Sénat consacre la réduction de la part du nucléaire grâce à la montée en puissance des énergies renouvelables, la Haute Assemblée a souhaité de nouveau avertir le gouvernement sur les dangers d’une sortie prématurée du nucléaire », a ainsi souligné le président du groupe Les Républicains (LR) Bruno Retailleau. « Dans un contexte économique chaque jour plus incertain, l’énergie d’origine nucléaire, malgré ses limites, demeure parmi les derniers avantages comparatifs dont la France peut se targuer », a-t-il ajouté.

Des propos qu’un ancien ministre socialiste, Hubert Védrine, pourrait approuver. Dans une tribune sur France Culture, le 19 juin dernier, celui-ci a expliqué qu’il fallait établir un ordre de priorité sur la question énergétique: on ne peut pas sortir à la fois des énergies fossiles et du nucléaire. Or, d’après lui, la pire énergie est le charbon et elle doit donc être l’ennemi numéro un. Il fustige donc la volonté de sortie du nucléaire qui prédomine dans les rangs de la gauche, alors que c’est dans ces mêmes rangs que l’urgence climatique est le plus souvent mise en avant.

Hubert Védrine ne manque d’ailleurs pas d’évoquer l’exemple de l’Allemagne qui a vu ses émissions de carbone augmentées d’environ 3% depuis la décision d’arrêter ses réacteurs nucléaires à la suite de l’accident de Fukushima en 2011. Pour compenser cette sortie prématurée, le gouvernement fédéral n’a pas eu d’autres choix que de relancer, voire de construire, de nouvelles centrales thermiques qui sont alimentées au charbon ou au lignite, un mauvais charbon très humide dont l’Allemagne regorge.

Le développement des énergies renouvelables, pourtant plus avancé en Allemagne qu’en France, n’est pas encore en mesure de prendre le relais des énergies fossiles. C’est notamment ce paradoxe environnemental que la Haute Assemblée espère mettre en avant dans sa décision, même si l’Assemblée Nationale, à majorité de gauche, aura le dernier mot.

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Lucas Simon