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Terminal méthanier de Dunkerque : quels impacts pour l’environnement ?

Première plateforme de production d’énergie en Europe, Dunkerque se fait l’exemple aujourd’hui d’une industrie florissante et d’une innovation technologique prometteuse. Le terminal méthanier en cours de construction sur la partie ouest du port constitue en effet pour la région un atout de développement économique sans précédent et une vitrine technologique internationale à la fois performante et respectueuse de l’environnement. La société Dunkerque LNG, filiale du groupe EDF, garantit en effet un haut niveau d’exigence environnementale tant dans le respect de la biodiversité locale que dans la maîtrise de son empreinte carbone.

Lancé en 2012, le chantier du terminal méthanier de Dunkerque aura mobilisé plus d’un milliard d’euros d’investissements répartis entre la société Dunkerque LNG, le grand port de Dunkerque et le groupe GRTgaz engagé dans la restructuration du réseau de distribution. L’électricien français EDF est à ce jour actionnaire majoritaire de Dunkerque LNG, aux côtés de l’opérateur gazier belge Fluxys, qui exploite le terminal méthanier de Zeebrugge, et de Total.

En phase d’exploitation, les effluents rejetés en mer correspondront aux eaux de re-gazéification du GNL soit une partie des eaux tièdes provenant de la centrale nucléaire de Gravelines. Aucun prélèvement ni rejet d’eau ne se fera dans le site Natura 2000 marin en projet. L’exploitation du terminal méthanier n’aura pas d’incidence directe ou indirecte (via la qualité de l’eau) sur l’équilibre et l’état de conservation de l’habitat d’intérêt communautaire et les incidences de l’exploitation sur les mammifères marins seront donc négligeables.

L’utilisation d’une partie des eaux tièdes de la centrale nucléaire de Gravelines pour la re-gazéification du GNL permettra de plus, de limiter l’empreinte thermique des rejets d’eau du terminal méthanier et de la centrale nucléaire. Le terminal méthanier rejettera ainsi dans l’avant-port ouest de Dunkerque, de l’eau à la température à laquelle la centrale nucléaire de Gravelines l’y a prélevée. Cette solution permet d’éviter au terminal de brûler du gaz pour réchauffer l’eau qui servira à re-gazéifier le GNL, évitant du même coup l’émission de 50.000 à 100.000 tonnes de CO2 par an.

Selon le calendrier, les premiers méthaniers pourront accoster à la fin du mois d’octobre. S’en suivra alors deux mois de tests en service opérationnel qui permettront de mettre au jour l’ensemble de ses atouts. Le terminal déchargera le gaz, le stockera sous forme liquide et le gazéifiera pour l’injecter sur les réseaux français et belge puis, par le jeu des interconnexions, dans toute l’Europe de l’Ouest. « Le terminal pourra fournir l’équivalent de 20 % de la consommation annuelle de la France et de la Belgique », explique Marc Girard, président de Dunkerque LNG.

Comptant trois réservoirs d’une capacité de 190.000 m3 et un port en eau profonde, qui le rend accessible toute l’année, ce terminal pourra accueillir toutes les tailles de méthaniers, utiliser seulement une partie des capacités de stockage et varier les volumes envoyés sur les réseaux belge et français, en fonction de la demande. Des contrats d’approvisionnements ont d’ailleurs déjà été conclus dans ce sens. « Nous avons déjà vendu 10 milliards de mètres cubes à deux clients, EDF et Total, à travers un contrat de vingt ans qui sécurise nos revenus », ajoute-t-il.

Concernant son approvisionnement, le groupe français EDF aurait conclu un accord d’achat de GNL avec la compagnie Cheniere Energy Star Inc. Cet accord prévoirait la livraison de 26 cargaisons provenant directement du terminal de Sabine Pass aux Etats-Unis sur la période 2016-2018.

Pour rappel, ce site industriel d’exception sera ouvert au public une nouvelle fois lors des Journée de l’industrie électrique les 3 et 4 octobre prochain. Une dernière occasion pour les curieux de découvrir l’envers du décor du deuxième plus important chantier industriel de France avant sa mis en service à la fin de l’année 2015.

Crédits photo : Dunkerque LNG

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Stephane Poullard