« La gauche a cru que la France pouvait aller mieux en travaillant moins, c’était des fausses idées. » C’est ce qu’Emmanuel Macron avait déclaré pendant l’Université d’été du Medef. Une déclaration qui vise les 35 heures. Sylvain Gouz estime que c’est le ministre de l’Économie qui se fait une « fausse idée » .
Est-ce que le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron ciblait-il ou non les 35 heures en disant devant une assemblée de chefs d’entreprise du Medef que « la France pourrait aller mieux en travaillant moins » ? Fais partie des « fausses idées » de la gauche? Il a répondu que non. Il n’a pas ciblé la réduction du temps de travail instauré par Martine Aubry du temps de Lionnel Jospin et sur une idée de Dominique Strauss-Khann. Si c’est pour dire que « la France irait mieux » avec moins de chômeurs, 5% que 10% comme le cas actuellement, ont ne peut qu’en réjouir.
Le plus important c’est qu’il a parlé, peu importe ce qu’il a voulu dire, comme n’importe quelle citoyenne qui parle avec son inconscient d’un problème important.
Le plus important à ce moment-là c’est l’incompréhension dont a fait preuve le ministre de l’Économie ainsi qu’une partie du patronat et de la droite: les 35 heures n’étaient pas destinées à ce que la France travaille moins. Ce n’était pas l’objectif visé, mais c’est le contraire qui s’est produit. Un consensus entre expertes a permis de déterminer que cette mesure a créé près de 300.000 à 350.000 emplois parmi les 1,8 million qui ont été créés en France de 1997 à 2001, alors que la croissance s’est fortement accélérée.
Si à gauche, il y a une « fausse idée », c’est parce qu’il s’attend à un bon vouloir du chef d’entreprise que l’on flatte avec des « preuves d’amour », des preuves impressionnantes qui de CICE au pacte de responsabilité se comptabilise en dizaine de milliards d’euros. Les patrons n’ont pas besoin de preuves d’amour, mais plutôt des débouchés et des perspectives pourqu’ils puissent embaucher. « La confiance des ménages baisse légèrement (-1 point). L’indicateur qui la synthétise se situe à 93, en dessous de sa moyenne de longue période (100) », écrit l’Insee pour commenter son enquête auprès des ménages en juillet dernier.
En attendant une croissance, il est important d’avancer vers l’étape de la diminution de la durée du travail, par exemple instaurer une durée de 30 heures pour aller vers 25 heures; et permettre une répercussion « en sifflet » sur le salaire par exemple.
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