Beaucoup de parents d’élèves de Chilly-Mazarin se sont mobilisés durant le week-end suite à l’annonce de la suppression des plats de substitution au porc des cantines scolaire. Trois cents signatures ont été récoltées en trois jours.
Une note d’information a circulé la semaine dernière que les enfants musulmans ne bénéficieraient plus de menu spécifique de remplacement le jour où les enfants devraient manger du porc. « On a décidé de lancer une pétition, car notre souci, ce sont les élèves, pas une histoire de croyance », avait déclaré Axelle Pons, présidente de l’association des parents d’élèves de l’école du Château. « On ne comprend pas cette décision, ça n’a jamais posé de problème de faire des plats sans porc pour ceux qui n’en mangent pas, même à l’époque où j’étais moi-même à l’école », déclare Sandrine, 37 ans, mère de quatre enfants.
Cette mère a aussi appris comme toutes les autres parents qu’il n’y aurait plus de menus de substitution au moment où elle a rempli une fiche pour son enfant. « En début d’année, on devait cocher ou non la case sans porc, là, elle avait disparu, il n’y avait que ceux qui avaient des allergies qui pouvaient se signaler, reprend-elle. Il est où le vivre ensemble si certains mangent dans leur coin et d’autres les regardent ? »
Un rassemblement s’est tenu samedi dernier lors du forum du forum des associations de Chilly pour exiger des explications aux maires. « C’est un peu agité, mais il y a aussi beaucoup de gens qui sont d’accord sur cette mesure, a indiqué Jean-Paul Beneytou, le maire (Les Républicains). Ce mouvement contre la suppression des plats de substitution est politisé, orchestré par l’opposition. »
Rafika Rezgui, ex-maire, était parmi les manifestants. « Mais cela n’a rien à voir avec de la politique, je suis révoltée c’est tout. Cette mesure a été prise en dehors de toute concertation politique : elle n’a pas été présentée en conseil municipal. Les gens se sentent méprisés. Et cette mesure plante le germe du communautarisme à Chilly. »
Face au mécontentement, le maire a indiqué le « principe d’égalité ». Ses adjoints eux, ont évoqué la « laïcité ». « La viande est séparée des légumes ou des féculents, et les enfants auront toujours du fromage une entrée et un dessert les jours où il y aura du porc, balaye Jean-Pierre Beneytou. En revanche, on peaufine avec une diététicienne les plats de substitution pour les enfants qui ne peuvent manger certains aliments pour une question médicale. »
« Ça va faire du gâchis, vous allez jeter à la poubelle les plats que les enfants ne pourront pas manger puisque vous ne recensez plus ceux qui ne prennent pas de porc », rétorque une mère de famille.
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