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Salles de shoot: le Sénat permet son expérimentation

Le Sénat vient de donner ce jeudi son aval concernant le principe d’expérimentation de salles de shoot à moindres risques pendant au moins six ans, lors de l’examen de la loi santé.

Après un très long débat, la majorité des sénateurs constitués surtout de gauche n’étaient pas en faveur des amendements qui suppriment l’article 9 du texte prévoyant l’expérimentation de la salle de consommation de drogue. Le Sénat a, de ce fait, rejoint le gouvernement et la Commission des Affaires sociales. La droite qui était en faveur à l’amende n’a pas réussi à convaincre. L’ensemble des sénateurs Les Républicains avait suggéré la suppression sauf Alain Milon et Catherine Deroche, les rapporteurs. Mais Les républicains ne faisaient pas le poids pour inverser la tendance.

Élisabeth Doineau (UDI-UC), troisième Co rapporteur et sénatrice de Mayenen étaient également contre la suppression. «Les salles de shoot ne soignent pas et ne sèvrent pas, mais banalisent et facilitent l’usage des drogues dures», avait commenté Jean-Pierre Grand (LR), auteur d’un des amendements de suppression. «Les CHU comportent d’excellents services d’addictologie. Laissons-les travailler ! On fait comme si rien n’existait», a annoncé Gilbert Barbier (RDSE), dépositaire d’un autre amendement.

Jean-Baptiste Lemoyne (LR) pense que l’article «pose de graves problèmes d’ordre public et de sécurité». «Vous supprimez les salles de shoot sans proposer d’autres solutions», critique Alain Milon (LR). L’essentiel est, pour moi, que les toxicomanes pourront y rencontrer des addictologues (…). Si ce dispositif permettait de sauver ne serait-ce qu’un toxicomane par an, dans chaque hôpital de France, il serait fondé.» «Ces salles de consommation à moindre risque — je préfère ce terme à celui, médiatique, mais connoté, de salles de shoot — ne seront pas installées sans l’accord du maire», a affirmé Catherine Deroche.

«Il s’agit d’une expérimentation», a rappelé la ministre de la Santé Marisol Touraine, alors que le principe de l’expérimentation de ces «salles de shoot» a déjà été voté par l’Assemblée nationale. «Ces salles accueilleront des publics très précarisés, très éloignés des soins. Comme M. Milon, je crois que si une personne par centre était sauvée, l’expérience mériterait d’être tentée», indiqué la ministre.

crédit photo: PhotoLizM

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Stephanie Dumont