Une étude effectuée dans les régions de PACA, Poitou-Charentes, Haute-Normandie et Franche-Comté avait permis à la direction de Pôle Emploi de découvrir que 20% des personnes qui se sont inscrites sur Pôle Emploi ne recherche pas ou plus d’emploi. Une partie d’entre eux sont découragés ont justes besoins d’aide.
Le but de ces contrôles est de « remobiliser les chômeurs découragés », ceux qui ont dû mal à s’en sortir dans leur démarche.
Ces phases de contrôles ont nécessité la mobilisation de 200 agents qui prendront en charge la vérification des chômeurs inscrits et de distinguer ceux qui sont en recherche active. Ils auront pour mission le contrôle de 180.000 chômeurs par an parmi les 5,7 millions d’inscrit sur Pôle Emploi.
« La grande majorité des demandeurs sont en recherche active d’emploi, mais il y a parfois des personnes qui ont décroché », avait indiqué le ministre du Travail Myriam El Khomri. « Si Pôle emploi a réorganisé ses services, c’est pour lutter contre ce décrochage », ajoute-t-il.
Le dispositif ne concerne pas l’accompagnement d’un chômeur qui est désormais pris en charge par un même conseiller.
« L’objectif n’est pas de reprocher au demandeur d’emploi de ne pas trouver du travail, mais de repérer des personnes qui ont baissé les bras, soit ne cherche pas efficacement. La sanction n’est pas le but recherché, au contraire », avait déclaré un responsable de Pôle emploi.
Le contrôle serait composé de trois étapes importantes, dont la vérification des démarches que le demandeur d’emploi avait fait, puis en cas de problème, le contrôleur demande d’autres pièces complémentaires, orientent et aide le demandeur d’emploi, en cas de réponse de la part du demandeur, pôle emploi appliquera une sanction. La sanction peut s’agir d’une radiation de 15jours pour un premier manquement pouvant aller jusqu’à six mois en cas de récidive.
Vladimir Bizet-Sefani, de la CGT – Morbihan avait indiqué que « c’est du flicage, une industrialisation numérique du contrôle de la radiation ». Il envisage une « mobilisation régionale » en Bretagne le 1 er octobre.
« On demande au chômeur de rendre des comptes. Mais ce mois-ci, il y a eu 600 CDI signés pour 22.700 inscrits au chômage dans le Morbihan: avec des chiffres aussi misérables, comment peut-on demander de se justifier ? », proteste-t-il.
« Beaucoup de chômeurs perdent pied. Et tout ce qu’on leur propose, c’est de la précarité. C’est la philosophie selon laquelle un bon pauvre doit travailler : nous, on demande de la qualité. Et d’avoir un vrai agent en face de soi, pas du tout numérique » ajoute-t-il.
La CGT-Chômeurs estime que Pôle emploi « devrait plutôt contrôler la qualité des offres sur son site, où l’on trouve parfois quatre fois la même annonce ».
crédit photo: Pôle emploi.org
