Le premier tour de ces régionales a mis sous le feu des projecteurs la réussite d’une des extrêmes, la droite, mais il a été particulièrement dur pour l’extrême gauche qui actuellement disparaît inexorablement de l’échiquier politique.
Comptablement au niveau national, les listes uniquement Front de gauche plafonnent à 2,49 %, et avec les listes d’alliance (autres formations d’extrême gauche ou EELV), elles arrivent tout juste à dépasser les 4 %. C’est une perte de 1,7 point par rapport à 2010. Proportionnellement, le Front de gauche a donc perdu près de 30 % de ses électeurs en cinq ans.
Les raisons sont, bien sûr multiples. En premier lieu, la gauche est au pouvoir et les mauvaises opinions du gouvernement rejaillissent sur tous les partis de gauche, victimes de leur soutien à François Hollande en 2012. Ces mauvais résultats sont aussi la conséquence du fait que les formations d’extrême gauche sont parties en ordre dispersé pour ces élections. En France métropolitaine, seules trois régions (Corse, Paca et Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées) ne proposaient qu’une liste à la gauche de la gauche… Au bout du compte, l’extrême gauche n’est en mesure de se maintenir dans aucune région française.
Pierre Laurent, tête de liste Front de gauche (dont il est le président) en Ile-de-France a déclaré « les résultats sont très mauvais. Le score du FN est très inquiétant pour l’avenir du pays« . Pour le second tour, il a donc décidé de faire liste commune avec Claude Bartolone (PS) et Emmanuelle Cosse (EELV). En position de faiblesse, car peut-être confronté, tout simplement a un glissement général de l’électorat à droite, comme en témoigne la montée du FN, il reste à ces Partis, la volonté de faire barrage à la droite et à l’extrême droite et espérer, quand c’est possible, des postes clés. Les formations d’extrême gauche, pour faire vivre leurs idées sont aujourd’hui contraintes à la participation, l’union, l’assimilation, ou à la…disparition.
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