A dire vrai, intuitivement, on s’en doutait un peu, mais une étude publiée mardi par l’Institut des politiques (IPP) semble le confirmer de manière plus formelle, le contexte médiatique influe sur les décisions de justice.
L’étude affirme que dans les cours d’assises, les peines sont plus lourdes au lendemain de reportages consacrés aux faits divers criminels et, à l’inverse, plus légères après ceux traitant d’erreurs judiciaires. Pour arriver à cette constatation, les deux auteurs Arnaud Philippe et Aurélie Ouss ont analysé la relation entre les peines prononcées et les contenus des journaux télévisés français (20 h de TF1 et France 2). Chaque reportage sur un fait divers criminel diffusé dans les journaux télévisés de 20 h, augmente de 24 jours la durée des peines prononcées le lendemain par les cours d’assises. A contrario, chaque reportage sur les erreurs judiciaires diminue les peines prononcées le lendemain en assises de 37 jours en moyenne.
Les auteurs précisent tout de même que cela n’est pas dû aux évolutions de la criminalité. Il s’agit d’une réaction à l’actualité médiatique, car on parle d’une influence à court terme, (les reportages diffusés la veille) de plus les deux auteurs remarquent que l’influence suit aussi le taux d’audience télévisée.
De fait, l’effet des reportages se répercute en cours d’assises, ou siègent des magistrats professionnels et des jurés populaires, ils s’atténuent dans les cours pénales composées uniquement de juges professionnels.
Ce n’est qu’une enquête qui demande, bien sûr des confirmations et des approfondissements, mais les résultats sont à méditer.
Crédit photo : Michael Coghlan