Quand on a besoin d’argent, il vaut mieux se tourner vers là où il y en a beaucoup. C’est dans cet esprit que L’ONU suggère dans un rapport publié dimanche, une « contribution volontaire » sous forme de taxe sur les transports, les concerts et les matchs de football pour rétablir le déficit entre besoins humanitaires et dons.
En point de mire, le coût des besoins humanitaires, qui sont passés de 2 milliards de dollars en 2000 à 24,5 milliards quinze ans plus tard. Les causes sont essentiellement, la multiplication des conflits et des catastrophes naturelles aggravées par le changement climatique.
Le rapport préconise des micro-contributions réparties sur un énorme volume de transactions. Comme par exemple, sur le carburant, les concerts, les films ou les compétitions sportives. Des contacts par exemple avaient été pris avec la Fédération internationale de football (FIFA).
Le document propose aussi d’améliorer l’efficacité, et la transparence des opérations humanitaires. L’ONU, appelle donateurs et ONG, à passer un « accord global ». Les premiers accepteraient des versements pluri-annuels et sans affectation spécifique, les secondes feraient des efforts de transparence, avec une harmonisation des méthodes comptables pour moins de bureaucratie et de gaspillage. Le rapport préconise aussi d’impliquer davantage les ONG locales et le secteur privé, pas seulement pour donner de l’argent, mais pour fournir une expertise et des services.
Il s’agirait « d’économiser » 4 et 5 milliards, avec l’amélioration de la prévention des conflits et des catastrophes, de récolter 3 à 5 milliards provenant des centaines de milliards de dollars brassés chaque année par les institutions financières islamiques, et « gagner » au moins 500 millions en gains d’efficacité et en réduction de coûts.
Aider les victimes de conflits et de catastrophes est « moralement juste mais aussi dans notre intérêt comme l’a montré la crise migratoire« . Exemple récent, l’ONU n’a recueilli que la moitié des fonds demandés. Les rations alimentaires de 1,6 million de Syriens ont donc dû être réduites, ce qui a contribué à un exode massif vers l’Europe.
Crédit photo : Alina Isabel Mieses Castillo