Fils d’un chauffeur d’autobus pakistanais, le prochain maire de Londres pourrait être un musulman. Tout un symbole, pour une ville particulièrement cosmopolite, Sadiq Khan deviendra alors le premier maire musulman d’une grande capitale occidentale.
Tous les indicateurs sont au vert, et les différents sondages créditent le candidat travailliste de plus de dix points d’avance sur son principal adversaire, le conservateur et fils de milliardaire Zac Goldsmith.
Sadiq Khan, 45 ans, député de Tooting, un quartier populaire du sud de Londres où il a grandi en cité HLM, succédera au charismatique Boris Johnson. Le candidat insiste sur le fait, qu’il est avant tout londonien, Britannique avec des origines pakistanaises, « je suis un père, un mari, un supporteur de Liverpool« . Il souligne que sa confession n’était que l’une des composantes de sa personnalité.
Il répond ainsi aux attaques de son adversaire Zac Goldsmith, 41 ans, député du quartier résidentiel de Richmond. Celui-ci a notamment accusé l’ancien avocat des droits de l’Homme d’avoir fréquenté des extrémistes islamistes.
Cette stratégie n’est pas sans risque, dans une ville dont 30 % de la population est non blanche, et tient à sa réputation de tolérance. Elle pourrait avoir l’effet inverse de celui souhaité, estiment les analystes.
« On ne peut pas dire que les jeux sont faits« , explique Tony Travers, professeur à la London School of Economics (LSE). Le taux de participation sera décisif. « Plus il sera faible, plus ce sera positif pour Zac Goldsmith« , a-t-il dit.
Réponse vendredi après-midi.
Crédit photo : Sadiq Khan MP