Une étude ou plus officiellement une note a été publiée par le Conseil d’analyse économique (CAE). Son thème « préparer, la France à la mobilité internationale croissante des talents ». Cette étude est censée faire le point sur ce que l’on appelle classiquement la « fuite des cerveaux ».
Ce document s’inspire d’un constat, en France, de plus en plus de jeunes diplômés vont à l’étranger pour utiliser, et monnayer leur compétence professionnelle. « Le flux net sortant annuel des personnes nées en France a doublé entre 2006 et 2011 pour s’établir à près de 120 000 personnes en 2011″, écrivent Étienne Wasmer et Cécilia Garcia-Penalosa, les deux économistes du CAE qui ont co-rédigé cette note. Il semblerait d’ailleurs, que la tendance va s’alourdir. Cela pose la problématique de voir de plus en plus de Français très diplômés qui, après leur passage dans un système éducatif gratuit ou presque, contribue à la prospérité d’un autre pays.
Pour une bonne analyse, on doit mettre en balance le nombre de jeunes étrangers diplômés du supérieur qui s’installent en France, celui-ci est supérieur à celui des Français qui partent travailler à l’étranger. Cependant, une étude plus fine montre que les expatriés français ont, pour 44 % d’entre eux, un Bac + 5 contre seulement 26,8 % des émigrés qui choisissent la France. Nous arrivons moins bien que d’autres pays, notamment anglo-saxons, à attirer ou retenir les plus diplômés. L’apport économique des arrivants n’équilibre pas le coût des subventions publiques à l’éducation, et du système de soin et de retraite pour ceux qui reviennent après avoir passé leur vie professionnelle à l’étranger.
La solution ne se trouve pas forcément (et n’est forcément souhaitable) dans un système éducatif à financement privé à l’américaine. Un rôle constructif et positif (une fois n’est pas coutume) pourrait être joué par l’Europe à travers des universités d’excellence européennes pour soulager les budgets des États membres.
La France peut aussi améliorer son attractivité. A l’instar, ces titres de séjour de quatre ans mis en place depuis mars 2016 (passeport-talent), les candidats étrangers ayant une compétence particulière (artistes, sportifs ou scientifiques) doivent avoir plus de facilités.
Crédit photo : chevarie michel