Voilà, une bonne grosse affaire avec tous les ingrédients indispensables. Elle se passe dans la Mecque des industries de pointe, Silicon Valley. On y retrouve un milliardaire, supporter de Donald Trump, qui attaque un site tabloïd, couvrant les potins et ses excès de Silicon Valley, par l’intermédiaire d’une sextape qui met en scène un catcheur sur le retour. Vous l’avez compris sexe, argent, vengeance tout y est.
Reprenons tranquillement. D’un côté, Peter Thiel est le cofondateur de PayPal, et un des premiers investisseurs de Facebook. En 2007, le groupe Gawker Media, l’un des pionniers des médias sur Internet qui couvre l’actualité de la Silicon Valley dévoile son homosexualité avec un article « Hey les gens, Peter Thiel est complètement gay« .
De l’autre côté, Hulk Hogan le célèbre catcheur des années 90, (oui celui avec la moustache blonde et son bandana). En 2012, Gawker publie un extrait d’une sextape du catcheur ayant des relations sexuelles avec la femme d’un ami. Dans cette vidéo, au-delà des ébats, Hogan se fend d’une bonne grosse réflexion raciste, qui lui a valu son contrat avec la ligue de catch.
En mars, un jury de Floride a condamné Gawker à verser 140 millions de dollars au catcheur. Estimant être protégé par la liberté de la presse, le groupe a fait appel. Gawker pourrait être ruiné si le verdict était confirmé, et c’est là que d’après Forbes, le triangle se forme. Un tel procès coûte cher, sans doute plusieurs millions de dollars, et ce serait Thiel qui aurait financé Hulk Hogan. Cela lui permet de se venger d’un site qui ne l’a jamais épargné notamment sur son engagement politique.
L’instrumentalisation avérée d’une action judiciaire pour tenter, semble-t-il, de couler un site d’actualité, pose de nombreuses questions éthiques. Cependant dans ce merveilleux pays, si tous nos rêves peuvent devenir réalités, n’est-ce pas aussi en brisant ceux des autres…
Crédit photo : singularitysummit