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Argentine : l’ancien ministre, la nonne, et les sacs d’argent

L’Argentine est entrée dans une grande phase de lutte contre la corruption. Depuis l’arrivée au pouvoir du président de centre-droit Mauricio Macri en décembre, la justice argentine a lancé des poursuites contre plusieurs proches collaborateurs des Kirchner.

C’est donc la panique chez un de ces « pingouins » de Patagonie, surnom donné aux fonctionnaires parvenus au pouvoir grâce aux deux derniers présidents de l’Argentine. Cela a donné lieu à un épisode assez rocambolesque.

Membre du gouvernement de Nestor, puis Cristina Kirchner, de 2003 et 2015, le secrétaire aux travaux publics José Lopez s’est fait prendre en train de balancer 160 sacs contenant dollars, euros et des montres, par-dessus le portail du monastère du Général Rodriguez, à 50 km de Buenos Aires.

Cela représente « 8 982 millions de dollars, 153 610 euros, 425 yuans, 49 800 pesos et deux billets du Qatar« , précise le président de Banco Provincia, Juan Curuchet. Rendez-vous compte, les autorités ont mis 22 heures mercredi pour compter le butin. Selon l’une des deux religieuses, à qui José Lopez rendait visite tous les ans, il était à moitié fou. Il disait « ils vont me mettre en prison« .  » J’ai volé de l’argent pour vous venir en aide ».

Un monastère, des sacs d’argent, une nonne, un ancien ministre, et voilà pour compléter le tableau, l’avocate de José Lopez, Fernanda Herrera. Une ancienne chanteuse de cumbia qui assure que son client ne va pas bien, « il a des hallucinations, il entend des voix, il délire« , l’ancien ministre a donc été examiné dans un hôpital. Les médecins l’ont déclaré apte aux interrogatoires et à poursuivre son séjour en prison. Jeudi, il ne se souvenait pas de sa date de naissance et a refusé de s’exprimer dans le bureau du juge fédéral. Il a également crié lors de sa première audition qu’il voulait de la cocaïne et s’est tapé la tête contre les murs.

Au Front pour la victoire (FPV), la coalition ayant soutenu les Kirchner, les camarades de Lopez sont dépités. « Nous condamnons, tout fait de corruption. La justice doit faire son travail à fond. S’il y a un malfrat comme Lopez, il doit aller en prison« .

Le gouverneur de la province de Salta, Juan Manuel Urtubey résume bien la situation, « c‘est une honte pour la classe politique. La justice doit agir vite pour que les gens ne croient pas que tous les politiciens sont corrompus »

Crédit photo : Patrick McDonald

 

 

 

 

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La Rédaction