Comme beaucoup de pays, la Thaïlande est aux prises avec le fléau de la drogue. Le ministre thaïlandais de la justice, Paiboon Koomchaya, a déclaré « la guerre contre la drogue est perdue et il faut trouver d’autres solutions ». Pourtant, le pays ne passe pas pour faire preuve de laxisme en la matière.
70 % des détenus dans les prisons de Thaïlande, le sont pour des faits liés aux stups. Or, les prisons de Thaïlande sont pleines, et même archipleines. On dénombre 321 000 détenus en juin 2016, à titre de comparaison, il y a 68 000 détenus en France pour une population comparable. Encore plus étrange, la Thaïlande qui possède 10 % de la population de l’ASEAN compte 40 % du nombre de prisonniers de l’association alors que le pays est comparativement plutôt sûr. Dans le même ordre d’idées, la Thaïlande, a la 4e population carcérale féminine du monde (et la 1ère en proportion) derrière les USA, la Chine et la Russie.
Il faut donc se rendre à l’évidence, la politique uniquement sécuritaire montre ses limites dans le pays du sourire. Des peines de plus en plus lourdes ne limitent pas le nombre de détenus, ils y restent plus longtemps, c’est tout. En 2003, le Premier ministre de l’époque, Thaksin S, avait donné le droit de tuer à la police. 2 800 morts plus tard, rien à signaler.
En attendant de s’attaquer un peu plus à la base du problème, comme le trafic et à l’addiction, la Thaïlande va comme d’habitude construire 17 prisons de plus. Le pays est à l’image du monde, et tout ceci devrait faire réfléchir. Voici un bon exemple de pays qui ne peut pas être taxé de laxisme face à la drogue, et qui a adopté une ligne exclusivement « dure ». Les résultats ne sont pas au rendez-vous.
Crédit photo : John Patrick Allanegui