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Brexit : le dilemme Irlandais

Une fois passé, le référendum sur le Brexit, son lot de déclarations fracassantes, de prises de positions affirmées, et de postures intenables, arrive le temps de la gestion des conséquences au quotidien. C’est autant de situations complexes, que la nouvelle Première ministre doit affronter. Parmi elles, la libre circulation, et la frontière entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord.

Le Brexit a pour conséquence, que l’on ne peut plus, comme c’était le cas, avoir une libre circulation entre les deux Irlande. La frontière entre les deux est devenue une frontière extérieure de l’UE. Il va donc bien falloir rétablir des contrôles pour éviter les différents trafics. De plus, les événements actuels plaident vers un renforcement des contrôles à l’entrée de l’Europe.

D’un autre côté, le retour d’une frontière plus « classique » va compromettre un acquis très difficilement acquis et fondamental de la paix, que constitue la libre circulation. De plus, les conséquences économiques vont affaiblir l’économie de l’île.

Pas question non plus, de remettre en cause la libre circulation entre l’Irlande et la Grande-Bretagne, issue d’un accord historique datant de 1923. Il n’en est pas question pour Mme Foster, l’une des deux têtes de l’exécutif d’Irlande du Nord, car le retour d’une telle frontière jetterait un doute sur l’appartenance de l’Irlande du Nord au Royaume-Uni.

La situation se tend inexorablement et malgré les attitudes protocolaires, et diplomatiques de façades, dans les coulisses, on discute, on se concerte, et on s’interroge.

Les Nord-Irlandais se sont positionnés en faveur du maintien du Royaume-Uni au sein de l’UE, ce qui a ravivé les projets de réunification du côté de Belfast et Dublin. Enda Kenny, le Premier ministre de la République d’Irlande voit dans cette situation, une occasion unique, et historique ainsi qu’une bonne raison pour un référendum sur la réunification des deux Irlande. Pour lui, l’Irlande du Nord pourrait ainsi demeurer dans l’UE, si elle choisissait de quitter Londres pour rejoindre Dublin.

Les Anglais pour leur part, ne vont pas apprécier, et Theresa May va devoir faire preuve de beaucoup de diplomatie, surtout avec Boris Johnson comme ministre des Affaires étrangères.

Crédit photo :  William Murphy

 

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La Rédaction