Recueillir l’argent issu de l’évasion fiscale, et la discrétion qui doit l’entourer est une tradition très ancrée chez nos amis helvétiques. Ces derniers temps, cette glorieuse tendance a été mise à mal par différentes révélations. Pour éviter cela, des sociétés ont racheté des bunkers de l’armée suisse pour stocker l’or de leurs clients. Contrairement aux banques, elles sont soumises à une régulation bien plus souple.
A la base, c’était une initiative de l’armée suisse durant la période dite du « Réduit national », qui a débuté dès la Seconde Guerre mondiale jusqu’à la fin de la guerre froide. 8 000 Bunkers prêts à accueillir des personnes, et du matériel en cas de conflit surtout « nucléaire ». Si certains sont encore en activité, la Confédération en a revendu une partie à des particuliers. Parmi eux des entreprises de services attirées par la sûreté des lieux. Les banques quant à elles, offrent à leur client un coffre-fort inviolable pour stocker leur or.
Il faut préciser, que si la Suisse ne produit pas vraiment d’or, elle détient les plus importantes raffineries au monde pour ce métal. La Confédération domine le marché international. A ce titre, elle profite de l’attrait actuel en ces temps troubles pour le métal jaune depuis la crise de 2008. « Détenir de l’or apparaît comme un rempart contre l’insécurité des banques, et un investissement raisonnable à une époque où les marchés sont volatils », précise le titre américain Bloomberg.
A cela, il convient aussi de rajouter, que cela peut aussi être une façon d’éviter les contrôles des autorités fiscales. Ces abris blindés, ne sont pas simplement des lieux sûrs. Contrairement aux autres sociétés bancaires, celles qui exploitent les bunkers ne sont pas soumises au contrôle du régulateur suisse des marchés financiers FINMA. Elles n’ont pas, non plus de comptes à rendre au bureau de communication en matière de blanchiment d’argent (Money Laundering Reporting Office-Switzerland, MROS).
C’est justement cette agence, qui a révélé des manquements des banques suisses dans les scandales de corruption de la FIFA et de Petrobras au Brésil.
Pour les Suisses aussi, il est important de garder son identité…bancaire.
Crédit photo : W-chlaus