On en parle, on en discute depuis plusieurs années, l’idée de la pilule pour hommes fait son chemin. Une nouvelle contraception hormonale vient d’avoir des résultats équivalents à la pilule féminine, avec aussi les mêmes effets indésirables.
C’est une publication dans le « Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism » qui évoque cette étude menée par une équipe de chercheurs de l’université d’Édimbourg. Ces derniers, assurent avoir testé l’année dernière, un mode de contraception hormonale auprès de 300 hommes, et obtenu des résultats intéressants.
Les résultats de cette contraception masculine, font en effet état d’une efficacité à 96 %, seulement, car quatre femmes sur 266 étant tombées enceintes pendant la période d’essai. Nous arrivons donc, à des chiffres comparables à ceux obtenus avec la contraception hormonale féminine.
Plus précisément, la technique consiste à donner ce traitement à 320 participants volontaires âgés de 18 à 45 ans une fois tous les deux mois. Celui-ci consiste à un dosage de progestérone, pour réduire la production de spermatozoïdes, et de la testostérone, pour en contrebalancer les effets.
Cependant, dans un même temps, les universitaires font remarquer dans leurs travaux, que certains se sont plaints de conséquences négatives sur leur santé. Ainsi, un petit nombre a préféré mettre fin au traitement en invoquant des changements d’humeur trop fréquents. Des dysfonctionnements érectiles ont également fait renoncer six autres hommes aux injections. Les femmes retrouveront dans la panoplie des conséquences, et des effets secondaires, des choses qu’elles connaissent hélas, trop bien, on retrouve acné, douleurs, sensation de panique, palpitations et hypertension.
Si les résultats à l’état brut sont maintenant significatifs, (75 % des sujets sont d’accord pour continuer la prise d’hormones) dans leur étude les scientifiques confessent, « qu’encore bien des années de recherches pour que cette avancée puisse être utilisée largement par les hommes comme méthode de contraception ».
Il faudra pour cela, qu’une évolution se fasse dans les mentalités, et l’on sait que cela prend souvent beaucoup de temps. Il reste aussi à se demander, quelle conséquence concrète cela peut avoir sur le comportement féminin vis-à-vis de la contraception. Ne pas prendre la pilule pour une femme, et s’en remettre à son partenaire, pour ne pas tomber enceinte, revient à une perte d’autonomie, et donc un retour à la situation de départ de dépendance.
De plus, il ne faudrait pas perdre de vue, l’impérative obligation de « sortir couvert », pour éviter de nouvelles progressions importantes du SIDA.
Crédit photo : Marien Malet