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Philip Morris veut arrêter les cigarettes classiques

Le géant américain du tabac a décidé de ne plus ramer à contre-courant, et admet la nécessité pour la santé publique de ne plus produire de cigarettes classiques. Cependant, celui qui produit les fameuses » Marlboro » n’a pas dit son dernier mot, et il proposera aux fumeurs un produit de substitution présenté comme moins nocif.
C’est un exercice difficile auquel les communicants de la célèbre marque de cigarettes vont s’atteler. Il s’agit de faire passer la fin de la production d’un produit, qui a tué certainement des millions de personnes pour rapporter des milliards, comme un geste responsable et qui n’attaque pas trop l’image de la marque pour pouvoir lancer un autre produit.
Cela passe d’abord par un très sobre mea-culpa, « nous fabriquons un produit qui cause des maladies, et je pense que la première responsabilité que nous avons dès que la technologie est disponible, est de développer des produits comme celui-là, et de les commercialiser dès que possible« , a expliqué le directeur général du groupe. André Calantzopoulos.
Après, il faut montrer une très claire politique volontariste, le cigarettier Philip Morris envisage de commercialiser un nouvel ustensile qui chauffe le tabac plutôt que de le brûler. D’abord lancé sur le marché britannique, cet appareil n’est pas sans rappeler les cigarettes électroniques. Cependant, il contient à la fois du tabac, et de la nicotine sous forme liquide qu’il transforme en vapeur.
Enfin, il faut globaliser le tout en embarquant le consommateur avec soi. Le dirigeant a expliqué qu’il faisait « tout pour accélérer le passage des consommateurs » vers le nouveau produit. « Nous ne sommes pas seuls dans ce voyage. Je pense que les consommateurs ont besoin d’être convaincus et que les régulateurs ont également un rôle à jouer ».
Et voilà le travail, l’idée est de faire comme-ci, on se retrouvait tous, dans le même camp. Tous unis, contre le tabagisme classique, en oubliant, ce sont les cigarettiers qui ont tout fait pour en arriver à une situation sanitaire terrible. Mais ça, « c’était avant », car aujourd’hui, ce sont eux qui vont vous faire profiter de la nouvelle technologie, et vous aidez à fumer moins nocif. Du coup, ils ne vendent plus un nouveau produit, ils œuvrent pour la santé publique qu’ils ont eux-même détérioré. Ce n’est pas beau ça ?
Dans un communiqué, l’association ASH (Action on smoking and health), qui lutte contre les effets néfastes du tabagisme, rappelle par l’intermédiaire de sa directrice générale Deborah Arnott que « nous avons besoin d’une preuve indépendante pour aller dans le sens de l’industrie du tabac »,  et que Philip Morris, comme les autres groupes, « continuent de faire activement la promotion du tabac à travers le monde ».

Crédit photo : Jon Williamson

 

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La Rédaction