Le rapport de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) vient d’être dévoilé. Comme on pouvait s’y attendre, c’est la peur des attentats qui prédomine chez les Français en matière d’insécurité. Cependant, cette enquête révèle tout de même une baisse générale du sentiment d’insécurité.
Ce rapport vient en complément des données policières qui ne comptabilisent pas les violences qui n’ont pas fait l’objet de plaintes, comme c’est fréquemment le cas notamment en matière de viols ou de violences conjugales. Elle permet surtout de déterminer les caractéristiques des victimes, et surtout d’aborder les conséquences de ces violences. Ont-elles donné lieu à un dépôt de plainte ? Sinon, est-ce parce que la victime a eu peur ? Ou est-ce qu’elle a considéré que ce n’était pas grave, ou bien que cela ne servirait à rien ? A-t-elle consulté un médecin ?
On constate donc qu’en parallèle de la montée de la menace terroriste, on assiste aussi à une baisse de ce que l’on appelle la « petite délinquance ». La baisse de ces infractions, touche beaucoup plus de personnes dans leur quotidien. Les actes de vandalisme, les vols de voitures, les vols à la tire et les vols sans violence ont diminué. Aujourd’hui, les personnes interrogées se sentent plus en sécurité à leur domicile et dans leur quartier.
Ces résultats encourageants ne doivent pas faire oublier que de toute façon, le problème le plus préoccupant des Français est le terrorisme. C’est la préoccupation qui se place en deuxième position avec 30,4 % pour 30,9 % concernant le chômage.
Le rapport met aussi en exergue la montée de la cybercriminalité, qui concerne les arnaques à la carte bancaire, les retraits frauduleux sur les comptes bancaires, qui ont explosé. Cela a touché plus de 1,1 million de ménages en 2015, contre moins de 900 000 l’année précédente. Comme il s’agit d’infractions immatérielles, et de plus, relativement bien remboursées par les banques, cette criminalité-là ne vient pas renforcer le sentiment général d’insécurité.
Cette année met aussi l’accent sur les violences sur les femmes, que ce soit au sein du ménage d’une part, et d’autre part, elles sont aussi les premières cibles des violences hors ménage. On assiste à une poussée de la violence en milieu professionnel. Les femmes, qui sont plus nombreuses à travailler dans les services à la personne et dans les services publics, sont davantage en contact avec des clients ou des usagers. Elles témoignent d’agressions ou de violences à leur encontre plus fréquentes.
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