Les derniers montants de transferts de joueurs de foot en direction des clubs chinois, laissent assez dubitatif, car ils atteignent des chiffres records. On peut se demander où veulent en venir les Chinois avec ce recrutement qu’on peut qualifier de « délires économiques ». La vérité se retrouve dans la politique et le point de mire est l’organisation de la Coupe du Monde 2022.
Le mouvement est impressionnant, à la mesure du pays, c’est-à-dire énorme. Le marché chinois dépasse désormais le marché anglais, avec plus de 8 milliards de yuans (1,1 md €) dépensés en 2016. La tendance s’était précisée lors du mercato de janvier 2016, lorsque la super league chinoise avait dépassé la première league anglaise, en déboursant la somme record de 331 millions d’euros, selon le site Transfermarkt, pour s’attacher les services de 163 nouveaux joueurs.
Ces nouveaux chiffres, traduisent une nouvelle stratégie, fini les deuxièmes couteaux et les stars vieillissantes, on vise maintenant tout le monde et les plus grandes stars du foot sont désormais approchées. De manière plus globale, les investissements chinois dans le football sont maintenant très divers et comprennent l’acquisition des droits TV de championnats étrangers et des clubs étrangers, des participations capitalistiques plus ou moins élevées dans des clubs français et européens comme Lyon, Auxerre, Sochaux, Espagnol Barcelone, Aston Villa, Inter de Milan… Ce sont souvent des clubs, qui possédent des centres de formation performants pour y puiser les méthodes de formation.
La méthode asiatique dans toute sa splendeur, regarder, apprendre à reproduire, et faire mieux. Il s’agit de faire du football, un sport qui amène des résultats concrets au pays. Celui-ci ne se satisfait plus de sa 82e place au classement FIFA. Xi Jinping est un président qui aime bien le football et qui a décidé de rendre crédible le championnat chinois en relevant le niveau et en s’attaquant à la corruption qui l’entoure et le décrédibilise.
Il faut maintenant faire naître des vocations et donner la place aux générations qui arrivent. La Fédération chinoise de foot (CFA) a déclaré, que « les joueurs étrangers de haut niveau ont apporté leur dynamisme à la CSL et ont rendu les matches plus attrayants, mais ils ont aussi créé un fardeau économique pour les clubs, tout en réduisant les opportunités pour nos joueurs« , soulignait la Fédération, et en précisant que seuls trois étrangers seraient autorisés à jouer en même temps dans chaque formation.
Si la Chine a comme but d’organiser la coupe du monde en 2022, il serait étonnant que la fierté chinoise se contente de voir son équipe y faire de la figuration. Attention, car tous les moyens seront alors mis en œuvre, on a bien dit tous…
Crédit photo : Julien Potron