Si le réseau de voies ferrées français ne veut pas complètement perdre le maillage historique qui en fait sa force et son intérêt, il ne peut pas se contenter seulement des lignes TGV. Conscient du problème que pose le maintien des trains d’équilibre du territoire (TET) appelés intercités, l’Etat a lancé un vaste chantier ces deux dernières années pour trouver un avenir à cette activité déficitaire.
C’est donc pour résorber un déficit annuel de 400 millions d’euros, qu’Alain Vidalies, le secrétaire d’État aux transports, a négocié avec les régions une reprise de certaines lignes. Le deal est le suivant, les régions gèrent ces trains intercités et l’Etat finance l’achat de nouveaux matériels et le renouvellement des trains. D’après les calculs du secrétaire d’État aux transports, d’ici à 2025, l’ensemble du parc de trains intercités aura été changé pour un montant global de 3,5 milliards d’euros.
Le programme prévoit dans cette nouvelle organisation, que les régions prennent à leur charge une partie de ce déficit. Jusqu’à présent, les pertes étaient comblées, par une caisse remplie par deux taxes, une sur les bénéfices des TGV, et une sur les résultats du groupe. Ce sera également le cas lorsque les régions auront repris les manettes. En effet, l’État leur versera chaque année une contribution, puisée dans la fameuse caisse.
Pour sa part, l’État conservera la gestion de six lignes pour lesquelles du nouveau matériel a été commandé.
Evidemment, sur le papier, c’est simple, dans la réalité un peu moins, car il ne faut pas oublier que d’une part, bientôt il y aura des élections, et il n’est pas sûr que ce plan plaise à la nouvelle équipe gouvernementale. D’autre part, deux lignes de trains de nuit conservées par l’État devraient survivre. Aucun opérateur n’a en effet manifesté d’intérêt à la reprise de celles dont l’État et la SNCF souhaitaient se débarrasser.
Nous arrivons là au cœur du problème, car un changement de gestionnaire, ne fera pas tout. On peut imaginer que les régions étant plus proche et concernés par les trains qui les traversent auront une action plus précise et réactive. Cependant, il faut aussi une mise en avant générale et nationale des transports en commun et l’affirmation de sa primauté sur le transport individuel.
Crédit photo : The Reeler