En cette période électorale dense et suivant les différentes affaires judiciaires qui l’entoure, un des créneaux des hommes politiques pour leurs défenses et d’attaquer les journalistes. Ceux-ci sont régulièrement pointés du doigt, et parfois même agressés par des personnes, visiblement bien remontées. Dans ce contexte, il est bon de mettre en perspective les chiffres du baromètre sur l’emploi des journalistes, présentés aux assises du journalisme, à Tours.
Pour commencer, selon les chiffres de la CCIJP, la commission qui délivre la carte de presse, le nombre de titulaires a baissé l’an passé. Il était, de 35 238 fin 2016, soit 690 de moins que douze mois plus tôt. On apprend aussi que ce n’est pas forcément une situation facile de « bobos » privilégiés à Paris, car pour plus du quart d’entre eux, ils ont un statut précaire (pigiste ou demandeur d’emploi).
Il faut savoir que la carte ne garantit aucun revenu minimum. Les journalistes qui en font la demande doivent justifier d’un revenu mensuel moyen au moins équivalent à la moitié d’un SMIC. Cette attribution peut être retirée par la commission si le journaliste concerné ne remplit plus les conditions imposées.
Les grandes figures qui trustent les émissions de radio et de télé font plutôt figure d’exception, car les carrières de journalistes durent en moyenne 15 ans, selon des données fournies par la chercheuse Christine Leteinturier.
En toile de fond, la crise des médias traditionnels, qui bien souvent à travers les restructurations licencient les journalistes au profit de nouveaux profils appelés « experts » ou « voltigeurs ». Ceux-ci devant passer d’une rédaction à l’autre avec des statuts particulièrement équivoques. Tous n’ont pas forcément la carte de journaliste.
L’étude met aussi en évidence la féminisation de la profession, car la moitié (54 %) des premières demandes de cartes de presse provient de femmes. Actuellement, tous titulaires confondus, les femmes représentent 46 % des effectifs.
Crédit photo : Stéphane Monnet