Les répercussions de la mise en place du Brexit sont nombreuses, et pas toujours faciles à gérer. Dernière en date, le retour de vives tensions entre Londres et Madrid autour de l’avenir de Gibraltar, sous souveraineté britannique.
Le document précisant le projet d’orientation de négociation de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE), a été présenté par le président du Conseil européen Donald Tusk. Concernant Gibraltar, ce document indique que l’Espagne devra donner son feu vert pour qu’un accord sur le Brexit puisse s’appliquer à ce territoire britannique, qui compte quelque 33 000 habitants.
Il est vrai, que la question de Gibraltar n’est pas nouvelle, et elle a déjà été la source de tension entre Londres et Madrid. Il correspond au rocher de Gibraltar et à ses environs immédiats. Gibraltar est possession du Royaume-Uni depuis 1704. Le gouvernement britannique y maintient une présence militaire relativement importante. L’Espagne, a déjà dans l’histoire, tenté de récupérer cette enclave comme par exemple, de 1779 à 1781, lorsque l’Espagne déclare la guerre au Royaume-Uni dans le cadre de son alliance avec la France au cours de la guerre d’indépendance américaine. Depuis, la question de Gibraltar est une cause récurrente de friction dans les relations hispano-britanniques. En 2002, les habitants de Gibraltar, avaient rejeté par référendum une proposition de partager la souveraineté avec l’Espagne.
Cette fois, au départ, il n’y a eu que les réaffirmations de Theresa May et de son ministre des Affaires étrangères Boris Johnson. La première a précisé que la Grande-Bretagne ne conclurait « jamais d’accord qui laisserait passer les habitants de Gibraltar sous une autre souveraineté sans leur volonté librement et démocratiquement exprimée », et le second que « Gibraltar n’est pas à vendre. Gibraltar ne peut pas se marchander. Gibraltar ne sera pas soldé ».
Cependant, Lord Michael Howard, un ancien chef du Parti conservateur britannique (2003-2005) a décidé de mettre un peu d’huile sur le feu en rappelant que le Royaume-Uni était capable d’intervenir comme lors de la guerre remportée en 1982 par le Royaume-Uni sur l’Argentine après que celle-ci avait occupé l’archipel britannique des Malouines (Falklands). Lord Howard a déclaré à la chaîne de télévision Sky News, « je suis absolument sûr que la Première ministre actuelle montrera la même détermination à se tenir au côté du peuple de Gibraltar ».
La réaction de Madrid n’a pas tardé, « le gouvernement espagnol est un peu surpris du ton qui a été adopté au Royaume-Uni, un pays connu pour son flegme. Sur ce sujet, le traditionnel flegme britannique brille par son absence », a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères Alfonso Dastis lors d’un colloque à Madrid.
Espérons, que les choses en resteront là, mais notons au passage, la nécessité de garder un minimum de cadre européen. C’est cela qui a permis, et il ne faut pas l’oublier, qu’autour de nous les désaccords ne dégénèrent pas, afin de nous faire vivre une période de paix inédite.
Crédit photo : Ugborough Exile