On ne se débarrasse pas facilement des symboles, même quand ils sont sujets à polémique. C’est ce qui arrive à différentes statues des États du Sud des États-Unis. Si certains symboles sont la mémoire de l’histoire de ces États, ils sont aussi la mémoire d’un passé esclavagiste, qui ne réjouit pas tout le monde.
Un exemple récent, se passe à Charlottesville où le Conseil municipal, a voté au mois d’avril dernier, le déboulonnage de la statue du Général Lee, défenseur du Sud esclavagiste pendant la guerre de Sécession. La décision a été ajournée pour six mois par un juge local, saisi par un collectif d’historiens et de défenseurs de l’héritage confédéré.
Il faut bien avouer, qu’il est clairement difficile de discerner, d’un côté la défense d’un patrimoine et d’une mémoire, comme c’est peut être le cas pour des historiens et de vrais défenseurs du patrimoine.
De l’autre côté, des manifestations qui prennent plus l’allure de rassemblement nationaliste dans lequel on entend des slogans comme, « vous n’allez pas nous remplacer », « droit du sang », et même bizarrement, « la Russie est notre amie ».
Des tensions, ont aussi eu lieu à La Nouvelle-Orléans, quand le déboulonnage des monuments confédérés a commencé. Il doit se faire de nuit, et sous protection pour éviter les incidents trop importants. Le maire de la ville s’est expliqué en déclarant, « nous devons nous souvenir de cette histoire et apprendre d’elle. Mais cela ne veut pas dire que nous devions valoriser ses pires chapitres comme nous le faisons lorsque nous mettons des confédérés sur un piédestal sur nos places publiques”.
Nous sommes, à la croisée de deux aspirations contraires. D’un côté, depuis la fusillade de Charleston, les appels se multiplient pour le retrait des symboles confédérés. Cela a commencé par le retrait du drapeau utilisé par le tueur présumé comme un symbole de ses opinions racistes. Suite à cela, il y a eu une mobilisation nationale pour faire disparaître les symboles du Sud esclavagiste. De l’autre, l’élection de Donald Trump a redonné corps à des mouvements suprémacistes blancs qui entendent peser de nouveau dans l’opinion publique, et sur les instances dirigeantes pour se faire entendre par tous les moyens.
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