Après une mise en place, qui a donné lieu à de nombreux débats, et de vives polémiques sur sa réelle utilité, il est intéressant de faire le point. En 2017, la journée de solidarité devrait rapporter 2,367 milliards d’euros, au profit de la prise en charge des personnes âgées et handicapées.
Rappelons tout d’abord, que le choix de ce jour travaillé et non payé, a fait suite à la canicule meurtrière de 2003 et depuis sa création en 2004, la journée de solidarité a permis de collecter 28 milliards d’euros. Cependant, sa mise en place fut légèrement chaotique. Dès 2005, l’organisation de la journée de solidarité pose un certain nombre de problèmes, des grèves éclatant chez les enseignants, obligeant les parents à garder leurs enfants, tandis que certaines entreprises décident de rester fermées. Finalement, le choix de ce jour travaillé et non payé, fixé initialement au lundi de Pentecôte redevenu férié en 2008, est désormais laissé à l’appréciation des employeurs, publics et privés. Cette journée s’applique aux salariés, les professions libérales n’y étant pas assujetties.
Concernant l’utilisation de cet argent, près de 60 % des recettes attendues de la CSA en 2017 sont destinées à l’aide aux personnes âgées, et se répartiront entre les conseils départementaux pour le financement de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) et les établissements et services médico-sociaux dédiés. Des fonds sont aussi versés à la fois aux conseils départementaux, et à certaines structures pour le financement de la prestation de compensation du handicap.
Il faut noter, que depuis 2013, la participation s’est étendue aux retraités imposables avec la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (Casa). La Casa permettra notamment, explique la CNSA, « de financer la revalorisation » de l’APA, en application de la loi d’adaptation de la société au vieillissement de 2015.
Au 31 décembre 2015, ce serait 1,265 million de personnes qui bénéficieraient de l’APA, selon les chiffres du service de statistiques du ministère de la Santé (Drees). A la même date, le nombre de bénéficiaires de la prestation de compensation du handicap se montait à 184 000. Cependant, de nombreuses critiques concernant l’utilisation de ces fonds se font entendre. Pascal Champvert, président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (ADPA), explique que « depuis 2004, plus de 5 milliards d’euros ont été détournés de leur objectif grâce à une grande créativité de procédés ». Par exemple, « une partie de l’argent va aux départements pour financer l’APA, mais certains départements ne l’utilisent pas intégralement pour ça, ils s’en servent pour d’autres choses comme les routes, les collèges ou le RSA ».
Crédit photo : chat des Balkans