Aider la diversité, et favoriser la mixité, peut s’avérer deux choses difficiles, voire contradictoires. Sur ce terrain, les pays ont des approches différentes. Les États-Unis, favorisant l’initiative privée, est le lieu de différentes formules notamment dans les facs. Des zones destinées à des catégories sociales précises sont créées un peu partout.
Parmi ces initiatives, il y a par exemple celles qui visent à aider les étudiants hommes noirs issus de milieux modestes, qui sont minoritaires dans une fac en majorité fréquentée par des élèves blancs, et issus des classes moyennes et supérieures. Une résidence pour 50 personnes sélectionnées sur dossier n’est pas officiellement réservée aux Afro-Américains, mais le programme qui s’intitule, « débats sur l’expérience des hommes noirs dans le cadre universitaire », ne laisse aucun doute sur le but final.
D’autres programmes spécifiques sont lancés aux États-Unis autour d’intérêts communs. Ainsi, on retrouve de nombreuses résidences et communautés d’apprentissage réservées aux personnes LGBT, ou des résidences sans alcool, pour étudiants qui veulent éviter de rechuter. Dans un autre genre, mais avec le même but, à l’université de Princeton en 2015, des étudiants ont demandé des salles d’affinités dans leur centre culturel, avec une séparation par thème ethnique (Latino, Afro-américain, Asiatique etc…).
Les adversaires de cette tendance font remarquer, que ce genre d’initiative risque de maintenir et renforcer les divisions et les stéréotypes. Elles donnent l’impression que tous les étudiants de ce type ont les mêmes besoins et sont tous dans la même demande. Ces initiatives renforcent aussi l’idée que certaines barrières sont insurmontables. A trop vouloir protéger, on en arrive à des paradoxes comme celui de l’université Oberlin début 2016, l’union des étudiants noirs a commencé à avoir une liste d’exigences exagérées et surtout la liste commençait par déclarer qu’Oberlin College était un établissement fondamentalement « immoral ».
Certaines universités doivent maintenant gérer, non plus les difficultés de certaines personnes « différentes », mais les difficultés de groupes revendiquant leurs différences.
Crédit photo : Gonzalo Hernandez Araujo