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L’Égypte veut interdire les prénoms occidentaux pour ses enfants

En Égypte, il ne sera peut-être bientôt plus possible d’appeler son enfant par un prénom occidental. Un projet de loi est à l’étude et une discussion à ce sujet a eu lieu au parlement égyptien.
Le sujet ne relève pas de l’anecdote, car les peines encourues par les parents qui voudraient passer outre cette loi pourraient aller jusqu’à une condamnation à six mois de prison.
Pour le site Egypt Independent, c’est le comité des plaintes et suggestions du Parlement égyptien qui a été sollicité pour discuter de ce projet de loi. Celui-ci a pour but de dissuader les parents d’attribuer des prénoms tels que Lara, Sam, à leur enfant. Pour cela, le texte prévoit notamment des amendes allant de 50 à 240 euros, ou, pire, d’une peine de six mois d’emprisonnement.
Pour Bedier Abdel Aziz, le député à l’initiative de ce projet de loi, il s’agit de « conserver son héritage ». Pour lui, il est urgent de ne plus « utiliser ce genre de prénoms occidentaux et abandonner les prénoms arabes mènera à un changement radical et non désiré dans notre société et notre culture. Nos enfants ne seront plus connectés à leur véritable identité ». Il fait aussi remarquer que ces prénoms sont difficiles à prononcer pour les arabophones.
Cependant, ce projet de loi ne fait pas l’unanimité dans la société égyptienne, et beaucoup ne comprennent pas que le Parlement débatte et légifère à ce sujet.
Comme on peut le voir, la notion de perte d’identité est ressentie dans de nombreux pays face à la modernité et aux changements rapides.
Ceci dit, si l’Égypte adopte cette loi, ce ne sera pas une première mondiale, loin s’en faut. Il faut se rappeler que l’Arabie Saoudite a déjà publié en 2014 une liste de 51 prénoms, jugés « non-conformes avec les traditions sociales ». Tout comme la Nouvelle-Zélande, qui a aussi établi une liste du même style en 2013 comprenant notamment « Lucifer, Christ et Messie ».
Enfin au Danemark, c’est une autre liste préalablement autorisée par l’Etat, qui est en vigueur. Celle-ci comprend 7 000 prénoms, dans laquelle vous devez choisir. Pour un prénom qui n’y figure pas, il faut une autorisation spéciale.
En France, il n’y a pas de liste, mais la justice peut refuser à des parents le droit d’appeler leur enfant avec un prénom jugé trop original et contraire à l’intérêt de l’enfant. Ainsi, les tribunaux ont refusé par exemple, MJ, en hommage à Michael Jackson, mais aussi Lucifer, Superman, Christ et Titeuf.

Crédit photo : Aurélien Latour

 

 

 

 

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La Rédaction