La notion de défense européenne, va entrer dans une phase beaucoup plus concrète. Les dirigeants européens ont appelé à la mise en œuvre rapide d’un fonds européen et de Défense. Celui-ci va comprendre notamment la mise en commun des achats de matériel militaire et de la recherche, soutien aux industriels de la défense, réaction militaire et civile rapide en cas de grave crise.
Jusqu’ici, on ne faisait qu’en parler, mais la situation internationale semble pousser les dirigeants européens à passer aux choses sérieuses et concrètes. Il s’agit de faire face à de nombreux regains de tension avec la Russie notamment. Il est aussi question des changements dans les alliances, des engagements avec le Brexit, et l’arrivée de Donald Trump qui signe une volonté de désengagement du côté américain. Il ne faut pas, bien sûr, oublier dans le contexte actuel, la lutte contre le terrorisme et la lutte armée sur le terrain contre Daesh.
Tout, cela donne plus d’écho aux partisans d’une UE plus forte sur la scène internationale, face à ceux qui voient dans la mise en place de cette organisation, une perte de souveraineté nationale. Elle pourrait aussi arriver à passer le cap des désaccords existant encore sur la coopération permanente structurée en matière de défense, où Paris et Berlin ne voient pas tout à fait les choses de la même manière.
En attendant, on se dirige rapidement vers la mise en œuvre d’un fonds européen de la Défense, proposé récemment par la Commission européenne. Il constituerait à moyen terme un très puissant moyen pour financer la recherche et le développement, et soutenir l’industrie européenne de la défense, surtout au niveau des petites et moyennes entreprises.
Les dirigeants demandent maintenant une « concrétisation rapide » du fonds. La Commission va le doter dans un premier temps de 90 millions d’euros, mais espère pour que le projet puisse être réellement efficace, à partir de 2020 mobiliser par ce biais jusqu’à 5,5 milliards d’euros par an.
Crédit photo : Patrouille des Glaciers
