L’escalade dans les déclarations entre les États-Unis et la Corée du Nord, ne doit pas faire oublier qu’en cas de conflit même limité, les premiers concernés restent les voisins immédiats de la Corée du Nord. La Corée du Sud, le Japon et la Chine se préparent donc à cette éventualité.
Dans cette situation particulièrement tendue, la Chine multiplie les appels au calme. Il ne faut pas oublier, que le pays est le principal allié diplomatique et partenaire commercial de la Corée du Nord. La Chine aimerait un peu plus de discrétion sur ce partenariat avec son voisin Coréen, qui ne grandit pas son image, qu’elle veut plus respectable. Pour obtenir une accalmie, elle propose un double « moratoire », d’un côté, l’arrêt simultané des essais nucléaires et balistiques de Pyongyang, et de l’autre, l’arrêt des manœuvres militaires conjointes des États-Unis et de la Corée du Sud.
Cependant, pas question pour la Chine d’abandonner complètement Kim Jong-Un, car Pékin redoute que sa chute provoque la réunification de la Corée sous une emprise américaine. A l’heure actuelle, la Corée du Nord joue pour le moment un rôle d’État tampon entre la Chine et les forces américaines basées en Corée du Sud et au Japon.
Le Japon de son côté, se range bien sûr sous le bouclier américain, et souhaite, pour assurer sa propre défense, renforcer leur coopération sécuritaire. Le gouvernement nippon a déclaré, que le pays ne pourrait « jamais tolérer les provocations » de la Corée du Nord.
Le gouvernement continue sa politique défensive, et envisagerait de renforcer ses capacités antimissiles. Des recommandations à suivre en cas d’attaque de missiles sont mises en ligne sur le site internet de la Sécurité civile. Des exercices d’évacuation ont également été menés dans différentes villes.
Enfin, la première concernée, c’est-à-dire la Corée du Sud, est en proie à une campagne particulièrement virulente de la part des médias et des députés conservateurs pour revoir un traité de 1974 lui interdisant de fabriquer ses propres armes nucléaires en échange d’une protection « made in USA« .
Il serait facile à la Corée du Sud, de mettre au point une bombe nucléaire en seulement quelques mois. Néanmoins, cela pourrait mettre fin à un équilibre des forces particulièrement fragiles dans la région.
Crédit photo : Annie-Tan-Yee