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Les moineaux n’apprécient plus Paris et les capitales européennes en général

Les moineaux désertent la capitale parisienne, comme ils désertent l’ensemble des capitales européennes. Cette espèce, qui préfère pourtant les zones urbaines, ne trouve plus leur place dans les rues, parcs et jardins de la capitale. Une étude ornithologique avance plusieurs raisons à ce phénomène, notamment l’habitat et la nourriture.

L’étude ornithologique menée par le Centre ornithologique Île-de-France (Corif) et de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) s’est étalée sur treize ans, durant lesquels, lors de la période de nidification, c’est-à-dire de fin mars à début avril, une cinquantaine de bénévoles se sont relayés dans 200 points d’observation pour compter tous les moineaux qu’ils observaient pendant dix minutes. Les données récoltées ont ensuite été traitées statistiquement par le muséum d’histoire naturelle. Elles ont démontré une diminution de 10 % des effectifs chaque année.

Une caractéristique semble « s’envoler », les moineaux préfèrent les quartiers plus « populaires » et leur nombre diminue dans les quartiers les plus huppés de la capitale. Bien sûr, cela n’a rien à voir avec des considérations sociologiques, simplement les maisons modernes ne leur sont pas favorables. Le Corif précise, « les sites de nidification sont menacés avec la rénovation urbaine et les efforts toujours plus grands d’isolation énergétique, nos maisons sont devenues de complets bunkers du point de vue des moineaux ». Les moineaux ne trouvent plus des trous et des interstices des immeubles, caractéristiques des vieux immeubles ou de qualité moindre.

La seconde cause principale concerne l’alimentation. Le moineau est omnivore, et il n’est pas particulièrement délicat. Cependant, les plus jeunes ont en revanche besoin d’insectes, dont ils manqueraient aujourd’hui.

Les solutions sont relativement simples, les moineaux n’ont pas besoin de beaucoup d’espace. Il suffirait de garder quelques végétations basses, quelques arbres dans des espaces verts ou des murs végétalisés, même de taille réduite. La LPO incite les particuliers à installer des nichoirs adaptés sur leurs balcons ou dans les cours d’immeuble.

Ce qui se passe à Paris, n’est pas nouveau et le moineau a déserté plusieurs grandes villes d’Europe. Néanmoins, il n’y a pas de risque d’extinction pour cette espèce très commune dans la plupart des parties du globe. Il reste qu’une diminution trop sensible n’est jamais bon signe.

Concernant la capitale, le moineau n’est hélas pas la seule espèce d’oiseaux, en régression. Les hirondelles de fenêtre ou les martinets, qui nichent sous les toits, disparaissent pour les mêmes raisons. Les espèces de forêts qui habitent les grands parcs parisiens, sont carrément « en chute libre » d’après le directeur du Corif. Seule exception, dans ce sombre état des lieux, encore et toujours le pigeon, qu’il est pourtant interdit de nourrir sous peine d’amende.

Crédit photo : Perle N

 

 

 

 

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La Rédaction