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Réconciliation palestinienne : le sort des fonctionnaires du Hamas en question

On ne peut, que se réjouir de la volonté des deux grands Partis palestiniens de se retrouver au Caire et de discuter les modalités d’une réconciliation. Le Hamas et le Fatah, ont entamé un rapprochement qui a conduit au retour du gouvernement de l’Autorité palestinienne dans la bande de Gaza. Depuis dix ans, c’était le Hamas seul qui contrôlait la région. Cependant, tout n’est pas facile à agencer, et notamment la question de l’avenir des fonctionnaires du Hamas maintenant que l’Autorité palestinienne reprend la gestion des affaires.

Il faut dire, que l’on part de loin, car de précédents accords de réconciliation ont déjà été annoncés entre les deux Partis et sont restés lettre morte. Cependant, l’urgence de la situation sur le terrain pourrait amener tout le monde à se mettre d’accord. Les frictions entre Fatah et Hamas, n’arrangent pas les habitants du secteur qui vivent depuis le mois d’avril avec trois à cinq heures d’électricité et d’eau par jour. Le taux de chômage avoisine les 50 %, car l’activité économique est ralentie.

Le Hamas, a actuellement 43 000 salariés. De son côté, l’Autorité palestinienne essaye de remettre en selle ses propres fonctionnaires, qui pour beaucoup ne travaillent plus depuis la prise de pouvoir du Hamas. On a donc deux administrations qu’il faut fusionner le plus efficacement possible, mais cela ne se fera pas sans quelques frictions, car il est sûr, que personne ne voudra spontanément céder sa place. En effet, faire partir des gens pour en mettre d’autre à leur place, dans la région ce n’est hélas pas une première.

Ghazi Hamad, vice-ministre des Affaires étrangères du mouvement islamiste, explique, « c’est l’un des points-clés pour la réussite du processus de réconciliation. Ces fonctionnaires ont passé dix ans à travailler pour la sécurité, la stabilité ou la prospérité de la société gazaouie. Ce n’est pas juste de leur dire qu’ils doivent désormais rentrer chez eux ».

C’est pour cela, qu’un comité technique a été mis en place pour étudier les dossiers de chacun des fonctionnaires. C’est une vaste entreprise, mais qui semble réalisable, assure Ghazi Hamad qui a fait partie de précédentes équipes de négociations. « Je sais que ce n’est pas facile, mais je pense qu’on peut régler cette question. Sur le plan financier comme administratif. Je pense que ce n’est pas si compliqué », assure-t-il.

Il s’agit, dans l’intérêt premier des habitants confrontés à une situation humanitaire de plus en plus difficile, de faire évoluer le contexte palestinien, après dix ans de dispute. Les évolutions du contexte international sont plus favorables et selon Nikolay Mladenov, l’émissaire des Nations Unies pour le Proche-Orient, Etats-Unis et Israël ne sont plus opposés à une réconciliation entre un Fatah, qui est leur interlocuteur dans les négociations, et un Hamas, mouvement qu’ils considèrent comme terroriste.

Crédit photo : Kieran Turner

 

 

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La Rédaction