Nous connaissons tous les Massaïs, ils sont l’une des communautés africaines, les plus connus du monde occidental. Ils sont connus grâce aux nombreux reportages, que les télévisions diffusent en boucle, mais aussi tout simplement à cause des publicités, qui profitent de leur image sympathique et haute en couleur. Avec leurs toges rouges, et leurs colliers de perles fines, ils ont une image porteuse, comme on dit dans le monde de la pub, et justement les Massais voudraient bien aussi en tirer un peu de profit.
Ce peuple de guerriers semi-nomades, la plupart du temps éleveurs, vit au Kenya et en Tanzanie. A la base, leur succès vient aussi du fait, qu’ils occupent de nombreux parcs animaliers d’Afrique de l’ouest, et donc, ils font partie du parcours de nombreux « treck » touristique de la région. Cependant, comme toutes les tribus africaines, ils essayent de maintenir leurs traditions culturelles tout en participant, et en prenant leur place économique et sociale de la région pour ne pas disparaître. En Tanzanie, les populations Maasaï subissent depuis début 2013 des tentatives d’expropriation de la part du gouvernement du président Jakata Kikwete.
Justement, afin d’asseoir leur place dans le concert économique, les Maasaï se sont mis en tête de réclamer des royalties auprès des grandes marques pour défendre leur héritage culturel, quitte à les poursuivre en justice.
Parmi eux, Isaac ole Tialolo, à la tête d’une fondation locale, a embauché des avocats pour convaincre les multinationales de payer, pour utiliser leur image. Ce sont déjà, environ 1 000 compagnies qui ont profité de la griffe « Massaï ». Parmi elles, Louis Vuitton, Calvin Klein, Ralph Lauren ou encore Jaguar.
Isaac ole Tialolo, raconte dans un article de Financial Times la première fois où il s’est posé la question de la propriété intellectuelle. Un touriste a pris une photo, et « il n’avait pas demandé la permission, donc j’ai cassé son appareil photo ».
A première vue, les premières estimations font miroiter la possibilité de réclamer plusieurs centaines de millions de dollars de royalties. M. Tialolo explique, la meilleure méthode est de parler aux gens, mais si les entreprises refusent de négocier, nous n’aurons pas d’autres choix que d’aller devant les tribunaux ».
Espérons, qu’ils arriveront à défendre leurs intérêts, et surtout que cet argent récupéré leur permette de faire respecter leurs droits, sans accentuer leur perte d’identité.
Crédit photo : Biloop