Avec un mauvais jeu de mots, on pourrait dire que le vent semble tourner pour les porteurs de projet de parcs éoliens en mer. Ceux-ci, ne semblent plus avoir le vent en poupe, car le gouvernement a déposé un amendement dans le cadre du projet de loi sur l’État au service d’une société de confiance (c’est le terme consacré), afin de renégocier, voire annuler les projets attribués en 2012 et 2014 pour construire six parcs éoliens.
C’est une information des Echos, qui dévoile qu’une renégociation est envisagée. Celle-ci allant jusqu’à l’annulation éventuelle de la construction des parcs par EDF et Engie, au large des côtes de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Courseulles-sur-Mer (Calvados), Fécamp (Seine-Maritime), Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), du Tréport (Seine-Maritime) et de Noirmoutier (Vendée).
Comme toujours, ce sont des considérations financières, qui sont au cœur du débat. En fait, dans ce cas précis, il semblerait que la technologie évolue plus vite que la prise de décision, et la mise en place des projets. En effet, l’Etat constate qu’à l’heure actuelle, « le tarif accordé à ces installations est très élevé, et ne correspond plus aux prix actuels de l’éolien en mer, entraînant des rémunérations excessives pour les candidats retenus ».
A titre indicatif, il faut se rappeler que l’été dernier, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) avait estimé le coût public des 3 000 MW concernés à 40,7 milliards sur 20 ans à compter de 2021 (date prévue pour l’entrée en service des parcs).
Ce revirement de situation est la conséquence d’une évolution technologique, qui rend obsolètes les parcs tels qu’ils ont été conçus à la base. Cela peut aller très loin, car toutes les options sont envisagées, et si la renégociation n’était pas possible, cela pourrait aller jusqu’à l’annulation des projets pour repartir sur des bases, intégrant les améliorations technologiques.
On se doute, que les opposants, notamment locaux, de tous bords opposés à ces projets, doivent jubiler et espérer de leur côté une issue inespérée. Du côté du secteur des énergies renouvelables, et au-delà de la filière éolienne offshore, ce n’est pas un message très positif qui est envoyé aux éventuels futurs investisseurs.
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