La tradition, c’est la tradition, et dans l’État américain particulièrement conservateur de l’Oklahoma, on respecte les traditions. Comme on ne transige pas avec la peine de mort, il faut s’adapter et faire face à la pénurie de substance pour les injections létales. Pour cela, les prisonniers condamnés à la peine capitale seront désormais exécutés par inhalation forcée d’azote.
La pénurie de produits utilisés dans les injections létales, amplifie d’année en année. En cause, la réticence croissante des firmes pharmaceutiques, pour la plupart européennes, d’approvisionner en produits mortels les prisons américaines. Il est clair que cela nuit de plus en plus à leurs images.
Donc il fallait bien faire quelque chose et le procureur général de l’État du Sud a déclaré, « nous avons opté pour cette méthode, car il est établi que les États dans tout le pays éprouvent de grandes difficultés à se procurer des substances pour les injections létales ».
Cette méthode, c’est l’inhalation forcée d’azote, un gaz inerte. Cette technique qui provoque le décès par hypoxie, c’est-à-dire la raréfaction d’oxygène, est déjà largement utilisée, mais chez les animaux, par contre chez les humains jamais.
C’est pour cela, que Dale Baich, un avocat représentant des condamnés à mort de l’Oklahoma, pose de manière très polémique cette question, « qui sont les experts en azote et en hypoxie par l’azote, qui vont être consultés ? Quelles sont les études menées par l’État pour s’assurer de la sécurité et de la légalité de ce nouveau processus » ? Les quelques supporters de l’abolition de la peine de mort essayent de profiter que l’Oklahoma a connu plusieurs exécutions ou tentatives d’exécution controversées ces dernières années pour semer le doute à l’occasion de la mise en place de ce nouveau protocole de mise à mort.
Si l’Oklahoma continue sur sa décision, on pourra dire que même en matière de peine de mort, les Etats-Unis se diversifient, car quelques États américains disposent encore aujourd’hui de la possibilité d’exécuter leurs condamnés à mort dans une chambre à gaz, comme alternative à l’injection létale. Depuis 1976, 11 condamnés ont été exécutés dans une chambre à gaz.
Crédit photo : Josh Rushing