Le savoir-faire français est à l’honneur et pour une fois, ce n’est pas de la gastronomie, ni de la fabrication d’armes. Il s’agit de la rénovation d’un site classé patrimoine mondial de l’Unesco. On parle ici du site de Madain Saleh, lieu situé au nord-ouest de l’Arabie Saoudite, à 400 km de Médine. Cette opération entre dans le cadre du plan Vision 2030. Cependant, ce contrat dit « culturel » pourrait servir à décrocher des marchés dans d’autres secteurs.
Globalement, le plan Vision 2030 est un plan de développement mis en place par le gouvernement saoudien, et largement soutenu par le Prince héritier Mohammed ben Salmane Al SAaoud en 2016 pour diversifier l’économie et la faire sortir du « tout pétrole ». Parmi Vision 2030, un projet veut remettre à l’honneur le prestigieux passé du royaume nabatéen (IVe siècle avant J.-C.), qui s’étendait au nord jusqu’à la Syrie. Dans ce cadre, la France a été choisie pour mener le chantier des fouilles archéologiques du site. La France a été désignée, car selon Riyad, c’est « la meilleure école d’archéologie du monde ».
Derrière la réhabilitation de ce site historique, il y a un projet touristique de grande envergure pour dynamiser cette région du centre-nord quelque peu déserte, qui s’étend de la frontière jordanienne à la mer Rouge peu habitée autour de la ville d’Al-Ula.
Il est question de contrats évalués entre 50 et 100 milliards de dollars. La France ne veut pas rater le coche et profiter d’une partie de ces contrats, que ce soit en matière d’infrastructures touristiques ou de leur gestion.
Ce ne sera pas facile, car en matière de relations, Nicolas Sarkozy, avait largement préféré le Qatar. François Hollande avait quelque peu renoué les contacts, mais comparé à d’autres pays, comme les États-Unis ou le Royaume-Uni, la France accuse un net retard.
Emmanuel Macron et Mohammed ben Salman, ont prévu de se revoir avant la fin de l’année. « Cela devrait débloquer la situation « , espère un diplomate français. A la clé de ces contacts, le président Français espère bien dépasser le cadre économiquement feutré de la culture, pour déboucher sur du « plus lourd ». Il s’agit par exemple, de mettre en avant les qualités de ses entreprises dans les secteurs de la défense, de l’énergie en général et du nucléaire en particulier, ou encore des infrastructures.
Crédit photo : saleh algarni