Il apparaît aux yeux de plus en plus de spécialistes, que l’énergie du futur sera renouvelable. Cependant, il reste à résoudre dans ce schéma de transition énergétique un souci concernant le traitement de la fin de vie des éoliennes et des panneaux solaires. Une vraie démarche écologique ne peut pas se permettre de faire l’impasse sur ce problème.
C’est pour cela, que Veolia vient de présenter la première ligne de traitement européenne exclusivement consacrée au recyclage des panneaux photovoltaïques. Elle est installée à Rousset (Bouches-du-Rhône), dans l’une de ses cinq usines de traitement des déchets électriques et électroniques (DEEE).
L’unité doit recycler 1 300 tonnes en 2018 et jusqu’à 3 000 en 2021. L’objectif est de tester un nouveau procédé de traitement en vue du pic de ce type de déchets prévu dans 5-10 ans.
Si la quantité actuelle de déchets collectés est encore faible, elle devrait atteindre les 60 000 tonnes. Cela, en tenant compte de la taille actuelle du parc français, de son âge moyen et de la durée de vie des panneaux, qui en 20 ans perdent 15 % de leur capacité. Sans compter que la France mise sur un parc de plus de 20 GW en 2023.
Voilà pourquoi, Veolia va investir un million d’euros dans la création d’une ligne de recyclage dédiée, qui doit permettre de traiter l’intégralité des panneaux à base de silicium cristallin. Ils représentent 90 % du parc français. Veolia veut aussi améliorer la qualité des matières premières obtenues du recyclage, pour profiter d’une plus valeur du résultat et améliorer leur taux d’incorporation.
Veolia espère beaucoup d’une nouvelle machine, développée pour le groupe français par l’entreprise italienne « La mia energia ». Cette machine est destinée à couper le panneau en plaquettes, et après une série de broyages et de fluidifications, d’en séparer les divers matériaux. A savoir, le verre, qui devrait être traité en partenariat avec Saint-Gobain, pour en améliorer progressivement la pureté. Le silicium pur à 70 %, ainsi que du plastique et des métaux. 92 % des panneaux sont ainsi transformés en matières premières recyclées, et 3 % (du plastique) en CSR destiné à alimenter en énergie des cimenteries. Seulement 5 % finit donc par être purement éliminé.
Ce n’est pas tout, la machine « La mia energia » pourrait aussi permettre de récupérer les quelques microns d’argent présent dans les cellules photovoltaïques. Elle est aussi censée suivre et s’adapter en fonction des évolutions des panneaux.
On l’aura bien compris, l’objectif du groupe français est surtout de profiter de cette période de transition pour optimiser le procédé et s’imposer comme leader quand le marché va croître. C’est du moins l’explication de Gilles Carsuzaa, directeur général de Triade électronique, la filiale nationale de Veolia dédiée aux DEEE.
Surtout, qu’il n’est pas question pour Veolia de s’arrêter au marché français, mais bien de prendre place dans le marché mondial, où des centaines de milliers de tonnes de panneaux vont progressivement arriver en fin de vie.
Crédit photo : Cámara de Comercio e Industria