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Résultats financiers : l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris en état de choc

Les temps vont devenir très durs pour l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Il va falloir économiser 40 millions d’euros de plus que prévus cette année. Il s’agit d’éviter ce qui a été qualifié de nouveau dérapage de son déficit, pour atteindre une « stabilité » des dépenses, notamment dans le cadre du personnel. Cela ne présage évidemment rien de bien bon.

Tout a d’ailleurs mal commencé en cette année 2018, l’activité n’a pas atteint l’objectif initial à la fin du premier trimestre. Il a donc fallu se rendre à l’évidence et baisser sa prévision de croissance pour 2018 à 1,5 % au lieu de 2,5 %, selon la nouvelle version du budget prévisionnel présentée en conseil de surveillance.

Le déficit a en effet atteint 199 millions d’euros pour le budget principal, qui correspond aux activités de soins, soit cinq fois plus que les 39 millions initialement envisagés. Cela n’a évidemment pas échappé aux organismes de tutelle, c’est-à-dire le ministère de la Santé et son agence régionale (ARS) d’Ile-de-France, qui surveillent étroitement les comptes du plus grand centre hospitalier français après leur forte « dégradation » en 2017.

Du coup, pour ne pas remettre en cause, « la nécessité de sécuriser malgré tout l’atteinte du résultat prévu » pour 2018, à savoir le déficit de 169 millions d’euros. L’AP-HP, devra trouver « 40 millions d’euros, d’efficience supplémentaire sur les charges », dont 16 millions sur les médicaments et 23 millions sur la masse salariale, ce qui « permet de viser une stabilité des charges de personnel entre 2017 et 2018 ».

Il reste, que le document se garde bien pour l’instant de parler des conséquences pratiques de ces mesures. Notamment, il n’évoque pas les conséquences de ces économies sur les effectifs, alors que la première version du budget prévisionnel prévoyait déjà la suppression de 180 postes non-médicaux, doublés d’un moindre recours à l’intérim non-médical et aux heures supplémentaires.

« Cela va être difficile de remplir nos missions et d’assurer des soins de qualité dans ces conditions », a déclaré à l’AFP Rose-May Rousseau, secrétaire générale de l’USAP-CGT. Elle fait état de restrictions sur les congés estivaux et les remplacements et se dit « extrêmement inquiète pour le personnel et l’accueil des patients ».

Crédit photo : anne Ewald

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La Rédaction