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Difficultés financières pour Le Média

Plus ça va, moins ça va du côté de la chaîne Le Média, la webtélé créé par des proches de Jean-Luc Mélenchon. Après les polémiques autour de son fonctionnement et des démissions en cascades, il faut bien se rendre à l’évidence, elle ne rencontre pas le succès escompté. Les chiffres d’audience ne cessent de chuter.

Les chiffres sont sans appel, la plateforme réunissait 257 000 visiteurs uniques en janvier dernier, ils ne sont que 131 000 en mai. Même constatation à propos de YouTube, l’audience du JT est passée d’environ 30 000 vues en janvier à moins de 10 000 ces dernières semaines.

Les conséquences financières sont inévitables. Gérard Miller, cofondateur, a résumé la situation, « on ne peut pas dépenser 205 000 ou 210 000 euros par mois vu ce qu’il y aura comme rentrées”. Il apparaît que la pérennité du projet semble largement entamée et d’après Mediapart, il a fallu contracter un emprunt bancaire de 200 000 euros pour renflouer la trésorerie du Média pendant l’été.

Cette tension se retrouve dans les relations entre les meneurs du projet. Ainsi le réalisateur Henri Poulain, également cofondateur, a accusé un temps Sophia Chikirou d’avoir « manipulé » les chiffres avant d’assurer qu’il s’agissait d’un différend sur la méthode de calcul.

Tout cela mène inexorablement à une remise en cause globale de la gouvernance. Sophia Chirkirou, a annoncé début juillet qu’elle quittait le projet. Il s’agissait de calmer les esprits, car de nombreux collaborateurs dénonçaient un « management autoritaire en totale contradiction avec les valeurs prônées par le manifeste”. C’est finalement, la journaliste Aude Lancelin qui a été choisie pour reprendre les rênes de Le Média.

Cependant, les problèmes financiers demeurent. Sophia Chikirou, voulait ouvrir Le Média à la publicité ou de trouver des investisseurs. Inacceptable, pour Aude Lancelin, qui a déclaré, “je pense qu’avant de penser à se prostituer, il faudrait peut-être faire du journalisme, et parler du contenu”. Les autres pistes envisagées sont une boutique de “goodies” et le recours à des subventions publiques, comme celles du Centre national du cinéma (CNC) ou les aides à la presse. Un accroissement du nombre de ses « socios »  pour réduire les pertes, selon le quotidien. Il aurait aussi sollicité une subvention du CNC pour la réalisation d’une mini-série historique sur les assassinats politiques à Paris.

Si les intentions sont toujours là, elles doivent se confronter comme pour toutes entreprises avec les réalités financières et les difficultés. La loi du marché est intraitable même avec ceux qui la combattent.

Crédit photo : Thibaut Prévost

 

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La Rédaction