Après avoir fait notre propre « crise d’adolescence », nous attendons en tant que parents, les effets sur nos enfants de ce que l’on appelle, faute de mieux « l’âge ingrat ». Traditionnellement, on va osciller entre le maintien d’une fermeté pour éviter les abus et le recours à des trésors de patience parce que l’on n’oublie pas que « c’est l’âge » comme on dit. On évoque alors les effets du bouleversement hormonal en cours.
Cependant, une étude publiée dans la revue JAMA Pediatrics, explique que les attitudes prises par nos grands enfants, ne sont pas toutes, le fruit de ces fameux dérèglements hormonaux et de la mutation qui s’opère.
Cette étude, met en avant le manque de sommeil inhérent à cette tranche d’âge et qui expliquerait des comportements plus extrêmes. Ce manque de sommeil, serait d’autant plus préjudiciable dans les comportements autodestructeurs.
La méta-étude, a été dirigée par Matthew Weaver, professeur à la faculté de médecine de l’Université d’Harvard et épidémiologiste associé au département du sommeil et des troubles des rythmes circadiens du Brigham and Women’s Hospital (Etats-Unis). Elle a concerné 68 000 sondages auxquels avaient répondu des lycéens américains entre 2007 et 2015.
Premier constat simple, 7 adolescents sur 10 dorment moins de 8 heures par nuit, or, ce n’est pas assez. Il est recommandé aux adolescents de dormir au minimum entre huit et neuf heures.
Dans ces ados, nombreux sont ceux, qui dorment moins de six heures par nuit. C’est à partir de là, que les gros soucis peuvent commencer. En effet, l’étude démontre que dans ces conditions, les lycéens présentaient 2 fois plus de risques de boire de l’alcool ou de consommer des drogues.
« Un mécanisme physiologique peut expliquer qu’un sommeil insuffisant ou de mauvaise qualité puisse être associé à une réduction de l’activation du cortex préfrontal. Cette zone du cerveau est très importante dans les fonctions exécutives et les raisonnements logiques », explique le professeur Matthew Weaver à l’Agence Reuters. Il rajoute, qu’avec un manque de sommeil, « les régions du cerveau, qui sont reliées au circuit de la récompense sont aussi affectées. Et cela peut potentiellement conduire à des prises de décisions plus impulsives et émotionnelles ».
Il est évident, que le manque de sommeil n’explique pas tout ce qui se passe à l’âge de l’adolescence, mais il est clair, qu’il peut aggraver certaines situations. Maintenant, le problème reste entier, car il va falloir convaincre nos enfants de se coucher plus tôt, et éventuellement montrer l’exemple, bon courage.
Crédit photo : david mathieu