On le sait, les Chinois s’implantent partout, et l’Afrique est une cible de choix pour de nombreux investissements et projets Chinois. Cependant, tout ne se passe pas toujours comme ils le voudraient et les stratégies mises en place montrent leurs limites.
Récemment, la Sierra Leone, a annulé la construction par la Chine d’un nouvel aéroport à 60 km de Freetown. Ce magnifique projet, était le symbole de la stratégie chinoise, de financements de grands projets d’infrastructures, appelés « nouvelles routes de la soie« . L’aéroport du Sierra Leone, devait être construit, financé, géré et entretenu par la Chine. Cependant, les nouvelles autorités de Sierra Leone ont estimé, « le gouvernement considère qu’il n’est pas rentable économiquement de poursuivre la construction d’un nouvel aéroport alors que l’actuel est gravement sous-utilisé ».
La nouvelle route de la soie a été lancée il y a cinq ans par le président chinois. Elle a rapidement associé une soixantaine de pays et permis de signer des centaines de contrats. Aussi tentant, que cela peut être dans certains cas, un rapport du trésor français, comme d’autres analyses, explique « l’ampleur des financements accordés par la Chine accroît le risque que soient financés des projets économiquement non-viables qui pourraient notamment entraîner les Etats concernés dans des dérives d’endettement insoutenables en l’absence de gains de productivité ou d’activités suffisants ».
Le Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, mais aussi des Etats-Unis et de l’Union européenne, dénoncent cette « diplomatie de la dette ». Celle-ci, a un côté obscur, car l’absence de garantie n’exclut pas des exigences en retour. Les pays sont souvent redevables sur la cession de terres, de matières premières ou l’acceptation de conditions tarifaires attractives dans la production d’énergie.
Le cas du Sri Lanka, où la Chine a obtenu la concession du port de Hambantota pour quatre-vingt-dix-neuf ans, suite à un défaut de paiement doit être pris en exemple. Tout comme celui du Pakistan, ou la Chine va encaisser 91 % des revenus générés dans les quarante prochaines années par le port de Gwadar.
En Afrique, on note, que le Soudan du Sud, l’Angola et le Nigeria vont ainsi utiliser le pétrole pour payer la Chine. Celle-ci, ne sera certainement pas un partenaire plus facile que les Occidentaux, surtout quand Pékin va mieux cerner les difficultés pour ses affaires, liées à l’instabilité politique. La tendance sera forte de soutenir la stabilité d’une dictature enclin aux dépenses sans trop de questions, plutôt qu’une démocratie plus instable et un peu trop curieuse.
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