Certaines choses apparaissent trop belles pour ne pas s’en méfier. C’est ce que deux chercheurs en neurosciences veulent dire en nous alertant à travers un essai en forme de réquisitoire contre le transhumanisme. Ce courant de pensée de plus en plus en vogue, promet selon ses plus fervents adeptes, tout simplement la fin des quatre grands fléaux de l’existence humaine, le handicap, la maladie, la vieillesse et la mort.
Tout d’abord, rappelons que le transhumanisme prône l’usage sans limites des sciences et des techniques pour augmenter les capacités mentales et physiques des humains. Cela repousserait très loin toutes nos limites actuelles.
Aussi séduisant que cela puisse être, Danièle Tritsch et Jean Mariani, ont dans leur ouvrage voulu ramener tout le monde sur terre et dénoncer les dérives que cette pensée peut générer.
Ils rappellent tout d’abord, qu’en l’état actuel, nos connaissances sur le cerveau sont encore bien trop limitées pour prétendre créer « une intelligence artificielle à son image« . Des notions, comme le bonheur ou la souffrance par exemple, restent difficiles à expliquer par un jeu de molécules chimiques.
Ce n’est pas tout, il faut aussi compter sur l’infinie variété de chaque neurone, à laquelle il faut rajouter les incessantes variations du cerveau en fonction de son environnement grâce à la plasticité cérébrale. Tout ceci apparaît impossible à retrouver artificiellement.
Concernant, la lutte contre le vieillissement, là aussi les chercheurs calment les ardeurs des plus enthousiastes en rappelant, que le vieillissement est le produit de nombreux paramètres, incluant les gènes, les protéines et le processus biologique. Les difficultés à contrer les effets des maladies du cerveau telles qu’Alzheimer ou Parkinson, sont autant d’exemples qui le rappelle cruellement.
Au-delà du simple aspect technique, il faut tout d’abord considérer l’éthique de ses recherches. La perspective de retrouver un monde, dans lequel serait présente une population à deux vitesses entre les humains augmentés et les autres, apparaît moralement très critiquable. Ce serait établir une nouvelle inégalité plus problématique que les différences déjà existantes.
Cet ouvrage sonne donc comme une terrible mise en garde. Comme d’habitude, il ne faudrait pas que les hommes jouent un peu trop aux apprentis-sorciers et s’engagent sur une voie aux conséquences non-maîtrisées. Pour Tritsch et Mariani, la mise en garde est claire, personnes ne pourra dire, « je savais, ou je ne voulais pas cela« .
Crédit photo : Isaac Newton prophetie apocalypse sciences occultes