Fessée ou pas fessée ? Est-elle nuisible ou indispensable ? Comment différencier la fessée et la claque sur le cul ? Autant de questions que les pédagogues et autres pédiatres tournent et retournent dans différentes approches pédagogiques. De fait, du côté des parents, on fait comme toujours, c’est-à-dire comme on le sent. Cependant, attention pour la loi, la fessée va être interdite. Plus exactement, le Parlement doit adopter définitivement une proposition visant à interdire les « violences éducatives ordinaires ».
Tout cela va donc s’inscrire dans le Code civil, et fera l’objet d’un paragraphe lu à la mairie lors des mariages. Si vous n’êtes pas distrait par votre copain qui se moque de votre costume, vous entendrez « l’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques« .
Vous l’avez bien compris, il ne s’agit pas d’une loi juste pour interdire l’acte de la fessée, mais bien pour éviter des abus. D’ailleurs, la portée du texte reste largement symbolique puisqu’il ne prévoit pas de nouvelles sanctions pénales à celles qui sont déjà en place pour ce type de comportements dangereux.
En fait, la mesure était déjà présente dans la loi « Égalité et citoyenneté ». Elle avait été retoquée au motif qu’elle était sans rapport direct avec la loi. C’est pour cela, que la rapporteure à l’Assemblée Maud Petit (MoDem) a expliqué, « Ça a été long, on a perdu beaucoup de temps« .
A partir de maintenant, comme d’habitude, il va falloir passer à l’application. Ce ne sera pas chose facile, même si une nette évolution s’est fait sentir concernant des gestes brutaux trop souvent utilisés à tort et à travers. D’ailleurs, en règle générale ses gestes ne se retrouvent pas seulement en direction des enfants.
Cependant, si la condamnation de violences caractérisées, ne fait plus débat, il reste une part toujours floue d’attitude à avoir au quotidien. A ce sujet, selon la Fondation pour l’Enfance, 85 % des parents français ont recours à des violences dites éducatives. La fameuse « claque sur le cul qui n’a jamais fait de mal à personne » ne va pas disparaître d’un seul coup.
En attendant, la proposition de loi a reçu le soutien sans réserve du gouvernement. Plusieurs ministres ont fait entendre leurs voix. La ministre de la Santé Agnès Buzyn, a affirmé « on n’éduque pas par la peur ». Adrien Taquet, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Solidarités, a renchéri « aucune violence ne sera jamais éducative, aucune violence ne sera jamais ordinaire« .
Du coup, la France deviendrait ainsi le 55e État, à interdire totalement les châtiments corporels.
Crédit photo : Michael Coghlan