Changement de préoccupations et d’enjeux majeurs en Autriche. En effet, le résultat des dernières élections du pays, montre une évolution de l’électorat. Si ce fut la question migratoire qui a dominé les législatives de 2017, ce sont, les enjeux climatiques qui ont centralisé l’attention de 2019. De fait, les Verts enregistrent une progression.
Au milieu de tout cela, on peut dire que le Parti conservateur, avec à sa tête Sébastien Kurz s’en sort particulièrement bien. Selon les projections, le jeune leader conservateur de 33 ans, devrait bientôt retrouver son siège à la Chancellerie autrichienne. Au passage, son Parti obtient 37,2 % des suffrages. Les dernières projections indiquent donc, une amélioration de 6 points par rapport au score de 2017.
Sebastian Kurz, ne semble pas touché par les retombées du scandale de l’Ibizagate, qui a provoqué la chute de son dernier gouvernement, formé en 2017 avec le Parti d’extrême droite FPÖ. Par contre, il n’en est pas de même pour son allié de l’époque. Quatre mois après la chute du gouvernement, le FPÖ, paye le prix fort les révélations compromettantes concernant son chef et numéro deux du gouvernement de l’époque. Rappelons, que ce scandale faisait suite à un rendez-vous organisé apparemment pour piéger le dirigeant autrichien. La vidéo, le montre prêt à offrir d’importants marchés publics à un oligarque russe en échange du financement de son Parti et comment racheter le quotidien le plus puissant du pays, Kronen Zeitung.
C’est la dislocation de ce gouvernement issu de l’alliance entre la droite et l’extrême droite au bout de 18 mois de mandat, qui a amené la tenue de ses élections anticipées.
Cette fois, si le Parti conservateur reste le pilier d’un nouveau gouvernement, il devra composer avec les Verts. Ceux-ci, progressent de façon étonnante, avec moins de 4 % des voix en 2017, et ils obtiennent entre 13 et 14 % des suffrages selon les projections.
A milieu de tout cela, ce sont les sociaux-démocrates qui prennent la seconde place avec environ 22 % des voix.
Gageons, que le Parti conservateur va vite mettre en sourdine les diatribes trop fortes contre l’immigration. Son nationalisme passera moins par la lutte contre les clandestins, et plus par le combat contre ceux qui dénaturent les vertes contrées des Alpes.
Crédit photo : paul gilmore