Dans la série, « exercice périlleux », le budget de la sécurité sociale apparaît comme un bon exemple. Il faut faire des économies, tout en essayant de décevoir le moins de monde. Une chose est sûre, on n’en sort pas indemne, car il y aura forcément des mécontents. A partir de là, le projet du budget de la « Sécu » pour 2020, se tourne largement vers les retraités, avec entre autres, la réindexation des retraites sur l’inflation, et sur la famille avec un mécanisme de recouvrement des pensions alimentaires, mais ce n’est pas tout.
C’est un sujet particulièrement sensible. Les retraites de moins de 2 000 euros, qui concerne donc les trois-quarts des retraités, seront réindexées sur l’inflation. De son côté, le minimum de pension garanti pour une carrière complète sera porté à 1 000 euros par mois. Par contre, les allocations familiales et les retraites supérieures à 2 000 euros ne seront revalorisées que de 0,3 %, bien en deçà de l’inflation.
Toujours dans le domaine de la retraite, un geste sera fait pour les EPHAD. Un plan de soutien à la rénovation de ces structures, sera amorcé avec une enveloppe de 130 millions d’euros l’an prochain. Il est aussi prévu 5 200 emplois supplémentaires en 2020 pour les maisons de retraite médicalisées.
Enfin, il va être créé un congé indemnisé de trois mois fractionnables pour les aidants soutenant un proche âgé, malade ou handicapé. Le montant sera de 43 euros par jour pour une personne aidante, en couple à 52 euros pour une personne isolée.
Concernant, la famille ou hélas sa dislocation, à partir de juin 2020, un « service public de versement des pensions alimentaires » devrait être disponible. Il s’adresse aux parents séparés, afin d’éviter les impayés en la matière. Ce sera dans certains cas, les caisses d’allocations familiales, qui seront les intermédiaires. Cela va concerner directement 100 000 familles monoparentales d’ici la mi-2021.
Autour de ces grands axes, le budget 2020 va aussi s’adresser à d’autres personnes. Tout d’abord, aux agriculteurs avec un fonds d’indemnisation pour les victimes de maladies professionnelles liées aux pesticides. Ensuite, aux patients atteint d’un cancer, sous la forme d’un forfait de soins, remboursé par la Sécu, pour l’accompagnement des patients. Les femmes enceintes habitant à plus de 45 minutes d’une maternité, auront un forfait de transport et d’hébergement hôtelier ou hospitalier pris en charge quelques jours avant le terme, pour sécuriser une offre périnatale.
D’autres domaines sont concernés, comme la lutte contre la pénurie des médicaments, le financement des urgences…
Tout ceci bien sûr, coûte de l’argent beaucoup d’argent, alors comme d’habitude, il faudra un extraordinaire concours de circonstances pour équilibrer le budget. Il faudrait, que certains acceptent de payer plus, que d’autres acceptent de se restreindre, et surtout que tout le monde comprenne, que nous sommes tous un peu responsable des aléas de cette vénérable institution.
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