La montée en flèche du véganisme dans la société, suscite de nombreuses interrogations pour de nombreuses personnes et pour la société en général. Parmi ces questions, on retrouve l’attitude à avoir envers les enfants. En effet, il est légitime de s’interroger sur l’impact d’une approche végétalienne sur le développement de l’enfant.
Rappelons, qu’être végétalien, cela veut dire pas de viande, ni de produit d’origine animale, tels que les œufs, le miel et les produits laitiers. C’est déjà une approche pas évidente pour la santé d’un adulte, alors pour un enfant ! Cependant, c’est le fonctionnement que certains parents ont adopté pour leurs familles. Pour les parents végans, il est inconcevable de cuisiner de la viande ou de servir des laitages à leurs enfants.
Pour conforter cette démarche, Jérôme Bernard-Pellet, médecin nutritionniste et cofondateur de l’Association de Professionnels de Santé pour une Alimentation Responsable explique, « la littérature scientifique est vraiment claire là-dessus. L’alimentation végane chez l’enfant est clairement viable. Aucune preuve scientifique ne montre un retard de croissance. On peut, être végan de in utero jusqu’à la mort. Le seul risque connu est la carence en vitamine B12« .
Dans le quotidien, il faut quelques aménagements, la vitamine B12, par exemple peut se prendre en gélule, car c’est le seul nutriment que l’on retrouve uniquement en quantité suffisante dans les produits d’origine animale. Pour le DHA, un acide gras de type d’oméga 3, important pour le développement cognitif de l’enfant, il peut en trouver dans des suppléments de micro-algues. Idem, pour les apports en fer et en calcium, essentiels pour la croissance de l’enfant. On en trouve dans de nombreux aliments, comme, les épinards, les haricots secs, les lentilles. « Le calcium est en revanche un point faible, car plus difficile à trouver, mais cela reste faisable« , précise le Dr Bernard-Pellet.
Il reste le cas du lait infantile. Si l’alimentation au sein est préconisée durant les six premiers mois d’existence du nourrisson, certains utilisent du lait maternisé, les parents végans pourront alors opter pour des laits à base de protéines de riz ou de soja. Attention, les autres laits végétaux comme le lait d’amande ou de châtaigne, ne sont en effet pas adaptés pour le nourrisson.
Dans la vie courante, les enfants dont les parents sont stricts au niveau de l’alimentation, vont se heurter aux mêmes contingences que ceux qui le sont pour d’autres motifs. A l’école par exemple, le plan d’accueil individualisé est réservé aux enfants souffrant d’allergies ou autres pathologies spécifiques, il faut donc un avis du médecin.
De ce côté, les choses sont très partagées, il réside beaucoup de réticences de la part du corps médical. De nombreux spécialistes estiment, que les parents font courir de gros risques à leurs enfants, et qu’il faut attendre pour les soumettre à un tel régime.
A ce sujet, le Dr Bernard-Pellet explique, « un groupe de travail de deux ans sera prochainement lancé à l’Anses (l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) pour étudier la question et rendre un avis dans 5 ans ».