Lorsque l’on se retrouve dans une position aussi délicate sur le plan diplomatique que l’Iran, il est évident qu’il faut trouver une formule accrocheuse, pour présenter les orientations budgétaires difficiles du pays. Ce sera donc un « budget de résistance ». Ce slogan, a le mérite de faire comprendre que les temps sont durs et qu’il va falloir continuer à faire des sacrifices. Tout ceci pour le bien de tous, et le salut de l’Iran. Chacun doit faire sa part, pour lutter contre l’ennemi de toujours, les Etats-Unis.
Le pays est encore sous le coup des très dures sanctions imposées par le pays de l’Oncle Sam. Le budget présenté au Parlement par le président Hassan Rohani, s’élève à 4.845.000 milliards de rials (près de 33 milliards d’euros au taux du marché libre). Il inclut tout de même, un « investissement » russe d’environ 4,5 milliards d’euros, qui n’est pas encore tout à fait signé. Cependant, tout cela démontre la persistance d’un net rapprochement entre l’Iran et la Russie.
Il faut réagir, car de très nombreux troubles meurtriers à travers le pays se sont déclarés après la mise en place d’une forte hausse du prix des carburants. Cette présentation du budget, est l’occasion de tenter de rassurer la population en arguant qu’il va réduire les difficultés des Iraniens. M. Rohani a déclaré, « l’année prochaine, comme l’année en cours, notre budget sera un budget de résistance et de persévérance contre les sanctions ».
Evidemment, le grand coupable aux yeux du gouvernement iranien reste le grand satan américain. Il est vrai, que le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018 de l’accord international sur le nucléaire iranien conclut en 2015, suivi du rétablissement de lourdes sanctions contre l’Iran, ont gravement endommagé son économie. Même le secteur du pétrole est touché dans un pays qui détient les quatrièmes réserves mondiales de pétrole. Selon le Fonds monétaire international, les exportations de brut de l’Iran ont chuté de 72 %, comparé à 2016 l’année qui a suivi l’accord sur le nucléaire iranien et la levée des sanctions. Le pays est aux prises actuellement à un net ralentissement dans les exportations, les importations, et les transferts d’argent.
Concrètement, M. Rohani a annoncé une augmentation de 15 % des salaires du secteur public. Il a aussi, sans hélas rentrer dans les détails, assuré que « tous nos efforts sont tournés vers une réduction des difficultés (économiques) de manière à ce que celles-ci soient plus tolérables ».
Il s’agit pour le gouvernement de reprendre l’initiative et rassurer les Iraniens qui seront appelés aux urnes en février, pour des élections législatives. Après les grandes manifestations de protestation contre l’augmentation du carburant, Amnesty International a affirmé qu’au moins 208 personnes avaient été tuées dans la répression.
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