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Fuite de Carlos Ghosn : le choc des cultures

Comme on pouvait le penser, Carlos Ghosn n’a pas fait profil bas. A propos de son évasion, il s’est emparé de la scène médiatique. De fait, certains aspects de toute cette « échappée » nous apparaît assez surprenante. Cependant, quelques éléments de la manière dont les Japonais abordent les choses, aident à mieux comprendre comment tout cela a été possible.

Tout d’abord, pour un Asiatique et un Japonais en particulier, le respect est une vertu cardinale. Tout ceci est donc pour eux, une vraie surprise. Pour Carlos Ghosn, son procès est un coup monté et sa détention abusive. Or, il ne serait pas venu à l’idée pour un homologue japonais, de trop s’en plaindre. Ce serait mal vu et son attitude serait qualifiée de honteuse. Ce respect fondamental des règles, explique 2 choses diamétralement opposées dans cette affaire. La dureté du séjour du dirigeant Libanais lorsqu’il est en prison et en même temps l’incroyable « liberté » à nos yeux, de sa résidence surveillée. En effet, son assignation à résidence à Tokyo lui laissait la possibilité de se déplacer à l’intérieur du Japon, avec une durée d’absence réglementée, sans même un bracelet électronique par exemple. Il est vrai, que « l’honneur » d’un dirigeant japonais suffit normalement à se passer de cela.

Pas de gros problèmes de délinquance et de terrorisme

Il faut rajouter à cela, un pays qui ne souffre pas à la fois d’une insécurité intérieure, et qui ne fait pas face à des menaces terroristes immédiates. On retrouve aussi, des caractéristiques récurrentes à différents pays d’Asie, où laisser son vélo sans cadenas, ou la porte de sa maison ouverte ne signifie pas forcément un souci. De plus, la sécurité des transports est plus lâche, car le Japon n’est pas habitué aux risques terroristes.

La méfiance grandissante envers les étrangers, y compris chez les dirigeants d’entreprises.

Tout ceci, ne doit pas nous faire prendre les Japonais pour des naïfs. La réaction va certainement arriver. Non pas sur un changement profond de mentalité, mais avant tout sur une méfiance encore plus grande envers les étrangers. Le Japon, est un pays relativement fermé et l’affaire Carlos Ghosn va certainement enfoncer le clou. Cela va renforcer « l’entre-soi » et cette envie de rester entre Japonais, y compris dans le milieu des affaires. Rappelons, que le Japon est le pays de l’OCDE où il y a le moins d’investissements étrangers. C’est une économie relativement fermée sur l’extérieur.

En attendant, comme d’habitude, les autorités et la société japonaise abordent le sujet en faisant profil bas. Ne nous y trompons pas, c’est juste par principe, il s’agit de ne pas donner trop d’importance. Les choses risquent tout de même de devenir encore plus rigoureuses pour les étrangers au Japon, s’ils ne suivent pas les règles. Celles-ci stipulent déjà, qu’à partir du moment où vous êtes accusés, la police et les procureurs peuvent vous placer en garde à vue, pendant la durée qu’ils veulent.

Crédit photo : OkCTrasH

 

 

 

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La Rédaction