Tout d’abord, ce professeur en microbiologie rappelle un simple chiffre, le taux de mortalité est estimé aujourd’hui à environ de 2 %. Or, pour celui qui dirige à Marseille l’IHU Méditerranée infection, nous restons dans une norme équivalente à celle de toutes les pneumonies virales présentes à l’hôpital. Évidemment, la mort n’est jamais supportable, cependant, Didier Raoult refuse l’étiquette de « meurtrier aveugle » pour le virus en provenance de Wuhan.
La maladie nous apparaît de plus en plus intolérable
C’est un vrai exemple de ce que l’on appelle le paradoxe de Tocqueville sur les inégalités, plus elles diminuent, moins elles nous semblent supportables. C’est exactement, ce qui se passe pour ces infections qui pourtant reculent globalement en grande partie grâce aux antibiotiques. Cependant, dans un pays vieillissant et bien mieux protégé, notre attention se porte vite sur les choses nouvelles ou inconnues. Le moindre mort apparaît insupportable, alors qu’hélas, cela fait partie des choses de la vie.
A tout cela, il faut rajouter l’l’hyper-réactivité qu’entretiennent les réseaux sociaux. Cela oblige tout le monde à réagir, y compris les responsables de tous bords, et à tous niveaux, car ils doivent rendre immédiatement compte de leur action.
Attention, une maladie peut en cacher bien d’autres
De son côté, Didier Raoult profite de son expérience pour nous indiquer que des coronavirus, comme celui de Wuhan, il y en a des milliers. Il précise, que l’an dernier à Marseille, il y a eu trois morts à cause d’autres coronavirus. Quatre virus de ce type, responsables d’environ 30 % des affections respiratoires virales, circulent en permanence en France. Heureusement, ils n’ont pas l’impact considérable sur la mortalité, comme le sida, l’hépatite C et la grippe espagnole.
L’important est de ne pas concentrer tous les efforts sur un sujet sous prétexte qu’il est devenu le centre d’intérêt médiatique. Cela risque de dégarnir et de relâcher l’attention nécessaire pour d’autres sujets. L’an dernier en France, 2 000 personnes sont décédées du virus respiratoire syncytial (VRS) et faut-il se souvenir des 9 000 morts de la grippe, contre laquelle on possède pourtant un vaccin.
Il ne faudrait pas, que le premier traitement efficace contre une maladie soit en priorité une bonne cure médiatique et que la personne à alerter en cas de danger, devienne un spécialiste en communication plutôt qu’un spécialiste en médecine.
Crédit photo : Radio Alfa