Ce n’est pas encore la chaussure volante, mais en tout cas, elle provoque des remous et des records. La dernière chaussure de Nike, appelée les Vaporfly Next%, permet à de nombreux athlètes de battre leurs records personnels. De fait, un peu en panique dans cette année olympique, la Fédération internationale a modifié ses règlements pour limiter les effets de cette chaussure. Elle est déjà qualifiée de « dopage technologique ». Si les performances sportives attendent un peu, tout ceci est largement favorable pour la firme à la virgule, qui court toujours après la publicité.
Le constat est simple et sans appel. Selon une analyse du très sérieux New-York Times, les coureurs portant des Vaporfly courent les marathons à une vitesse 4 à 5 % supérieure. De toute façon, arriver à un certain niveau, une très grande majorité de coureurs, y compris parmi les amateurs, s’élancent avec ses fameuses chaussures. Il est même évident pour tous, que certains athlètes sous contrat, avec des marques concurrentes vont jusqu’à les maquiller pour pouvoir courir avec. Il y a maintenant 2 catégories de coureurs, avec ou sans Vaporfly Next%.
Une réelle avancée technique
Ce « miracle » tient dans la réussite de Nike à conjuguer efficacement 3 choses. Il s’agit d’une plaque en fibre de carbone intégrée dans une semelle intermédiaire. A cela, la marque a composé une mousse spéciale, avec une semelle très épaisse. Le résultat permet de donner plus d’énergie à chaque foulée du coureur. Indépendamment, ces éléments ne constituent pas une première, mais ensemble oui.
Evidemment, une marque comme Nike compte bien profiter du filon et ne pas arrêter une course qu’elle fait en tête. Il est déjà question de la chaussure suivante, la Air Zoom Alphaby Next%. La promotion, a déjà commencé avec un prototype qui a permis au Kényan Eliud Kipchoge, de battre l’une des barrières mythiques du sport. Il a couru le marathon en moins de 2 heures.
La résistance s’organise chez les concurrents
Face à cette fuite en avant, la fédération internationale d’athlétisme, a décidé de modifier les règlements. Terminés, les prototypes des nouveaux modèles, ne pourront plus être portés en course officielle. Les athlètes devront chausser dans les épreuves des modèles commercialisés depuis au moins 4 mois. De plus, les caractéristiques techniques ont aussi été encadrées. C’est un groupe d’experts qui examinera les innovations avant de donner le feu vert pour un usage en compétition. Il s’agit bien sûr, de faire partir tout le monde du même pied, et dans la même foulée. Cela paraît un minimum pour de la course à pied.
De plus, les concurrents de Nike ne comptent pas rester sur la ligne de départ. Depuis pas mal de temps, c’est Adidas qui dominait le jeu grâce à ses semelles UltraBoost. Maintenant, c’est Nike qui court en tête, mais derrière lui, la poursuite est engagée. On parle ici d’un marché du running, estimé par l’institut NPD à 29 milliards d’euros, dont 19 milliards rien que sur les chaussures. Tous ces records, ces athlètes de renom, ces performances, et même ces polémiques, c’est bon pour les ventes. Le quidam moyen, veut lui aussi une part de haute technologie, même si c’est juste pour balader, aller au travail ou à l’école. A partir de là, lorsque l’on vend du rêve, les prix deviennent relatifs et les affaires juteuses.
Crédit photo : sporlab