Ça transpire !

Football : les championnes du monde réclament toujours l’égalité salariale

Il y a un an, les joueuses de l’équipe américaine de football, ont porté plainte contre leur fédération. S’estimant, largement plus populaires et bien plus performantes que leurs camarades masculins, les joueuses de l’Equipe nationale exigent encore la reconnaissance financière qui va de pair. Pour les doubles championnes du monde en titre, et sachant qu’elles ont remporté quatre des huit Coupes du monde organisées depuis 1991, les justifications de la fédération à propos de cette inégalité salariale, apparaissent à juste titre irrecevables.

Il faut avouer, que les dernières explications de l’USSF (United States Soccer Federation), pour justifier cette différence financière sont tout simplement aberrantes. La fédération, a affirmé que les joueuses ont moins de pression sur les épaules que leurs homologues masculins, considérés, comme plus forts et plus talentueux. Dans le dossier du procès, on peut lire « le travail d’un joueur masculin nécessite des compétences supérieures, basées sur la force et la vitesse, par rapport à celui d’une joueuse féminine ». Il est aussi question de pression dans un stade, quand l’équipe joue à l’extérieur. Celle-ci, serait supérieure pour un match d’hommes que pour un match féminin, du fait de supporters plus virulents.

Des explications complètement ridicules

Autant d’explications aussi misogynes, qu’abracadabrantes et ridicules, ont amené l’équipe féminine à lancer un nouveau mouvement de protestation. Les joueuses de l’USWNT (United States Women’s National Team), ont disputé leur dernier match contre le Japon, en portant leur maillot à l’envers. L’idée, c’est de laisser les quatre étoiles de leur titre apparaître, mais pas l’écusson de la fédération.

Plus efficaces les sponsors de l’équipe, comme Budweiser, Visa, Coca-Cola et le cabinet de consulting Deloitte, ont réagi et ils se sont dit consternés par la défense de l’USSF. Les déclarations faites par la fédération américaine, ont été jugées contraire à l’image et aux valeurs mises en avant par ces marques. Un porte-parole de Coca-Cola a déclaré, « notre entreprise s’engage en faveur de l’égalité hommes-femmes et de l’empowerment féminin, aux USA comme partout ailleurs, et nous espérons la même chose de nos partenaires ».

Démission du président de la fédération américaine  

Ce sont certainement ces dernières déclarations critiques, qui ont poussé Carlos Cordiero, le président de la fédération américaine, à présenter des excuses. Cependant, celles-ci ont été jugées bien trop tardives, pas vraiment sincères et plus certainement motivées par la peur de perdre des mécènes. Sous la pression, Cordiero a finalement démissionné.

Ce n’est pas seulement son attitude qui est en cause dans cette affaire. Les joueuses se disent extrêmement déçues de ne pas avoir reçu le soutien des footballeurs masculins. Après le match contre le Japon, on a pu entendre monter dans certaines tribunes des chants à propos de l’égalité salariale. Megan Rapinoe et les siennes, se sont adressées directement aux enfants, « vous n’avez pas moins de valeur parce que vous êtes une fille. Vous n’êtes pas meilleur simplement parce que vous êtes un garçon. Nous devrions toutes avoir les mêmes opportunités de poursuivre nos rêves ».

Crédit photo : jeffrey f lin

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La Rédaction